
J’espère que cette année qui touche à sa fin a été belle pour vous. Nous sommes au début d’une nouvelle année, et j’ai pensé partager une poignée d’idées pour investir votre argent, que j’ai apprises au cours des douze derniers mois.
Voici 51 idées pour investir, mais aussi pour apprendre et pour vivre. J’espère que vous les trouverez utiles, autant que moi.
Investir
1. S’attendre au hasard
L’envie irrésistible de rechercher des modèles peut nous attirer de sérieux ennuis lorsque nous transposons cette tendance au domaine de la finance et de l’investissement. En tant qu’investisseurs, il est donc important de savoir que nous avons affaire à quelque chose où le hasard et la chance peuvent fausser le résultat attendu à court terme.
Il a été prouvé à maintes reprises que la majorité des variations du cours des actions ne sont rien d’autre que des soubresauts aléatoires du système, pour lesquels aucune explication n’est requise. Pourtant, vous pouvez trouver des gens obsédés par chaque mouvement minuscule et les expliquant comme des enfants qui repèrent des formes d’animaux dans les nuages.
2. Méfiez-vous de la main chaude
Examinez les résultats à long terme de l’entreprise lorsque vous évaluez une action. Les résultats des derniers trimestres, même s’ils présentent une tendance claire, ne révèlent rien d’utile. En vous concentrant sur dix ans de performances financières et commerciales, vous réduisez les risques de vous faire avoir par l’effet de la main chaude.
Les extrêmes du marché (marchés haussiers et baissiers) ne sont rien d’autre que le résultat d’une forte croyance dans l’effet de main chaude. Lorsque le marché au sens large commence à croître, ce qui peut être une fluctuation aléatoire, cela crée l’illusion que quelque chose doit être bon dans l’économie et l’environnement commercial en général. Les gens commencent à inventer des raisons pour expliquer les tendances à court terme, ce qui renforce encore leur croyance, et le marché peut rapidement s’emballer pour une raison qui n’a rien à voir avec la véritable évaluation des titres sous-jacents.
3. N’ignorez pas ce doute
Lorsque vous partez d’une hypothèse d’investissement, votre tâche n’est pas de trouver des preuves qui la confirment, mais de vous assurer qu’il ne reste aucun doute raisonnable dans votre esprit avant d’appuyer sur la gâchette. Ignorer un doute raisonnable, c’est être malhonnête vis-à-vis d’une évaluation rationnelle.
4. Pêchez là où se trouvent les poissons
Charlie Munger dit :
Les deux règles de la pêche sont de pêcher là où se trouvent les poissons, et de ne pas oublier la première règle. Il en va de même pour l’investissement. Dans certains endroits, peu importe que vous soyez un bon pêcheur, vous ne réussirez pas. La vie est un jeu à long terme. Prenez-la comme elle vient et faites du mieux que vous pouvez, et si vous vivez jusqu’à un âge avancé, vous aurez votre part d’opportunités, vous pourriez peut-être n’en avoir que deux, mais saisissez l’une des deux, et tout ira bien.
Charlie Munger
5. Soustrayez
Nassim Taleb consacre un chapitre de son fascinant livre Antifragile à la Via Negativa. Il y affirme que la solution à de nombreux problèmes dans la vie consiste à supprimer des choses, et non à en ajouter. Par exemple, éviter de consulter un médecin pour des maladies mineures ou supprimer certains aliments de son régime alimentaire pour améliorer sa santé. Taleb écrit :
J’ajouterais que, d’après ma propre expérience, j’ai fait un bond considérable dans ma santé personnelle en supprimant les éléments irritants : les journaux du matin, le patron, le trajet quotidien, la climatisation, la télévision, les courriels des réalisateurs de documentaires, les prévisions économiques, les nouvelles du marché boursier, les machines de « musculation » des salles de gym, et bien d’autres encore.
Nassim Nicholas Taleb
Il ajoute ensuite :
Si la vraie richesse consiste à dormir sans souci, à avoir la conscience tranquille, éprouver une gratitude réciproque, une absence d’envie, un bon appétit, de la force musculaire, de l’énergie physique, rire souvent, à ne prendre aucun repas seul, aucun cours de gym, avoir un travail (ou un passe-temps) physique, un bon transit intestinal, aucune réunion et à avoir des surprises périodiques, alors elle est largement soustractive.
Nassim Nicholas Taleb
La Via Negativa est l’une des leçons les plus importantes que j’ai apprises et pratiquées, qui m’a permis de simplifier considérablement ma vie, et m’a apporté une paix immense.
Depuis que j’ai soustrait de ma vie le patron, le chèque de paie mensuel, la politique du bureau, le jeu du blâme, le trajet quotidien, le sucre, les glucides raffinés, les nouvelles, les dettes, les personnes toxiques, l’anxiété, l’inquiétude avant de s’endormir, la peur de la mort, le doute de soi, le besoin d’être aimé, la mentalité de victime, la peur de l’échec, le perfectionnisme, le multitâche, le besoin de tout contrôler, et de dire oui souvent … il semble que ce voyage m’a amené sur un très long chemin.
6. Apprenez de l’histoire
L’histoire est un outil précieux et un grand ami de l’investisseur intelligent. Non seulement vous apprenez des erreurs (comme les prédictions ratées) commises par d’autres avant vous, mais si vous creusez un peu plus, vous vous rendez compte que c’est une mine d’or d’idées et de connaissances qui fonctionnent toujours. Les joueurs changent, mais la musique ne s’arrête jamais.
7. Pratiquez l’équanimité
Gagner de l’argent avec des actions quand tout le monde gagne de l’argent avec des actions n’est pas un gros problème. Ce qui compte, c’est plutôt la capacité à gérer les bonnes et les mauvaises périodes avec sérénité, et à rester fidèle à votre processus d’investissement, car vous regardez la croissance à long terme des entreprises et non les fluctuations à court terme du prix des actions. Et puisque vous semblez montrer que vous ne savez pas comment gérer les périodes effrayantes, vous devriez éviter ou réduire votre exposition à la sélection directe de titres (le stock picking).
8. Faites du mieux que vous pouvez
Charlie Munger dit que :
Abordez la vie comme [Thomas] Carlyle, et levez-vous chaque jour en faisant de votre mieux. Épousez la bonne personne. Tous ceux qui ont votre âge s’en sortiront bien. Vous n’êtes pas tellement en colère contre le monde, vous essayez plutôt de faire en sorte qu’il soit un peu meilleur. Si vous étiez ici avec des pancartes à crier, vous n’auriez pas un avenir brillant. Évitez les idéologies intenses des extrêmes, car elle ruinent votre esprit. Les jeunes avec des pancartes martèlent l’idiotie au lieu de la crier.
Charlie Munger
9. Concentrez-vous sur le processus
En ce qui concerne le processus d’investissement, Michael Mauboussin écrit dans The Success Equation :
…dans les activités où la chance joue un rôle important, l’accent doit être mis sur le processus. Lorsque la compétence domine, la performance est un baromètre fiable du progrès. Mais là où la chance est une force plus forte, le lien entre le processus et le résultat est rompu. Un bon processus peut parfois conduire à un mauvais résultat, et un mauvais processus peut conduire à un bon résultat. Puisqu’un bon processus offre la plus grande probabilité d’un bon résultat au fil du temps, l’accent doit être mis sur le processus.
Michael Mauboussin
10. Donnez-vous beaucoup de temps
Le temps est sans aucun doute l’élément le plus important de la formule des intérêts composés. Si vous ne disposez que de 7 ans pour multiplier votre argent par 10, il vous faudra un rendement annuel de 40 % pour y parvenir. Si vous disposez de 9 ans, vous aurez encore besoin d’un rendement annuel de 30 %. Mais si vous avez 17 ans, un taux de 15 % suffira. En bref, si vous avez vraiment un horizon de 20 ans pour atteindre vos principaux objectifs financiers, pourquoi vous dépêcher ? Et pourquoi prendre des risques excessifs à la recherche de rendements déraisonnables ?
11. Ne risquez jamais tout
L’investisseur légendaire Howard Marks relate une histoire amusante que son père lui a racontée au sujet d’un joueur qui avait tout misé sur une course à laquelle ne participait qu’un seul cheval. Comment pouvait-il perdre ? « À mi-chemin de la piste, le cheval a sauté par-dessus la barrière et s’est enfui. Invariablement, les choses peuvent devenir pires que ce à quoi les gens s’attendent. »
Cette histoire contient une leçon précieuse pour les investisseurs. Ne pariez jamais la ferme sur une seule action, même si vous êtes certain du résultat. Vous ne savez jamais quand la chance vous donne l’équivalent d’un cheval fou ou d’un supercentenaire.
12. Allez à l’encontre de la foule
La plupart des investissements sensées consistent à aller à l’encontre de la foule. Souvent, cela vous oblige également à faire face à des critiques et à des moqueries constantes. Vous devez également vous tenir à l’écart du bruit pour être en mesure de penser rationnellement. Vous devrez peut-être aussi supporter d’être traité de solitaire. Dans ces moments-là, vous devez avoir l’estomac solide pour continuer à jouer le jeu sans être perturbé par ce que les autres veulent et vous demandent de faire. Vous avez peut-être le bon sens de savoir ce qui est bon ou pas pour vous. Mais c’est votre estomac qui vous pousse à agir selon votre conviction.
13. Dézoomez
La plupart du temps, dans la vie comme en matière d’investissement, il est préférable de faire un zoom arrière plutôt qu’un zoom avant. Plutôt que de surveiller notre propre vie et plutôt que de zoomer et donc de nous inquiéter de la volatilité quotidienne de nos actions, nous ferions mieux de considérer notre vie et nos investissements comme de pâles pointillés qui ne sont que des taches sur la toile de l’éternité.
En ce sens, si nous continuons à bien faire notre travail, les mouvements et la volatilité quotidiens que nous croisons ne doivent donc pas nous inquiéter.
14. Regarder les choses sous l’angle de l’éternité
Marshall Weinberg, l’un des étudiants de Ben Graham, a déclaré que la plus grande leçon qu’il a tirée de son cours portait sur la pensée à long terme.
Une phrase a changé ma vie… Ben Graham a ouvert le cours en disant : « Si vous voulez gagner de l’argent à Wall Street, vous devez avoir l’attitude psychologique appropriée. Personne ne l’exprime mieux que le philosophe Spinoza ».
Quand il a dit ça, j’ai failli bondir hors de mon cours. Quoi ? J’ai levé les yeux, et il a dit, et je me souviens exactement de ce qu’il a dit : « Spinoza a dit que vous devez regarder les choses sous l’angle de l’éternité. Et c’est ce qui m’a soudainement fait accrocher avec Ben Graham.
Marshall Weinberg
Le père de l’investissement axé sur la valeur enseignait à ses étudiants la valeur de la réflexion à long terme, ni plus ni moins qu’en termes d’éternité. Aujourd’hui, près de sept décennies plus tard, nous rendrions un véritable hommage à Graham si nous pouvions envisager l’investissement à travers une lentille grand angle, en adoptant une perspective à long terme, et en nous efforçant d’obtenir une tendance longue et durable à la hausse de nos actions, au lieu de nous inquiéter de la volatilité de leurs cours à court terme.
Cela ne nous aidera peut-être pas à éliminer toutes les erreurs que nous pouvons commettre en tant qu’investisseurs, mais cela peut nous donner l’outil nécessaire pour traiter nos investissements et nos portefeuilles juste un peu mieux.
15. Savoir ce que l’on (ne) contrôle (pas)
Considérez la formule des intérêts composés, où :
Valeur future = Valeur actuelle x (1 + Taux de rendement) ^ Temps
Ce qui excite la plupart d’entre nous dans cette formule, ce sur quoi nous souhaitons exercer le plus grand contrôle et attendre la plus grande certitude, c’est le « taux de rendement ». Et ce, bien qu’il s’agisse de la seule variable de cette formule qui soit provisoire et très incertaine, et qui échappe à notre contrôle.
Les deux variables qui soient vraiment sous notre contrôle sont la « valeur actuelle », ou l’investissement initial, et le « temps », ou la durée pendant laquelle l’argent peut être capitalisé. Et ce sont ces deux variables, en particulier le « temps », que la plupart d’entre nous choisissent d’ignorer dans leur course au rendement maximal.
16. Les secrets du succès de l’investissement
Lorsqu’il s’agit d’investir en bourse, c’est souvent effrayant, et il y aura toujours quelque chose à craindre. Mais si vous avez l’estomac bien accroché, si vous investissez votre propre argent à long terme, si vous investissez dans des entreprises de qualité et si vous vous attendez toujours à l’inattendu, vous aurez toutes les chances de réussir.
17. Gérez bien l’adversité
William Hazlitt a écrit : « La prospérité est un grand maître, l’adversité un plus grand ». En fait, une grande partie du caractère d’une personne se construit dans l’adversité.
Le monde n’est pas un lit de roses pour celui qui pense qu’il peut être hors du bois toute sa vie. La vie a ses hauts et ses bas, ses pics et ses vallées. Ce serait formidable si tous nos jours sur terre étaient ensoleillés. Malheureusement, ce n’est pas le cas. C’est également vrai pour le marché boursier, où les personnes qui ont créé le plus de richesse l’ont fait dans les moments les plus difficiles.
En fait, le conseil de Buffett d’être craintif quand les autres sont avides et d’être avide quand les autres sont craintifs consiste à bien gérer l’adversité.
18. Soyez le vrai « vous ».
L’authenticité est quelque chose qu’aucun livre d’investissement ne pourra jamais vous apprendre. C’est une pratique quotidienne. S’il est difficile d’être authentique dans un monde qui décourage l’imperfection et où tout le monde pense et agit comme les autres, l’authenticité peut être un grand atout pour un investisseur de style valeur.
Accepter honnêtement ses erreurs et en tirer des leçons est l’une des façons de cultiver l’authenticité en tant qu’investisseur. Créer un processus d’investissement adapté à votre tempérament – et non un processus qui copie aveuglément les autres investisseurs – en est un autre.
Simplement, pour réussir dans la vie comme dans l’investissement, vous devez être le vrai « vous ». Comme l’a dit Oscar Wilde, « Soyez vous-même ; tous les autres sont déjà pris ».
19. Aucune action n’est sûre
Les optimistes veulent peut-être vous le faire croire, mais aucune action n’est sûre. Il y a des entreprises qui peuvent rester bonnes pendant un certain temps, peut-être longtemps, mais vous ne devez pas leur prêter une valeur infinie. Tout dans ce monde est momentané. Votre meilleur pari est donc de vous en tenir à la qualité (même si elle est momentanée, mais pour des périodes plus longues).
Ce qui est bien avec les actions de qualité, c’est que vous pouvez les payer (sans les surpayer), à des prix qui semblent élevés, et vous en sortir tant que les activités sous-jacentes restent bonnes. Avec une qualité médiocre, vous n’avez probablement aucun espoir.
20. Ne comptez pas sur les actions pour vous enrichir
Compter aveuglément sur le marché pour s’enrichir est une croyance dangereuse. En fait, rechercher des actions pour s’enrichir peut être un chemin vers l’enfer financier. J’ai quelques amis qui ont quitté leurs emplois bien payés d’analystes pour devenir des investisseurs à plein temps en 2006-2007.
Certains d’entre eux ont même commencé à gérer l’argent d’autres personnes. D’autres ont eu recours à l’effet de levier pour acheter davantage d’actions dont le prix avait bondi. La plupart de ces « preneurs de risques » ont été anéantis en 2008, et quelques-uns ont dû liquider leurs affaires et retourner dans leur ville natale et dans leur entreprise familiale.
Se lancer à plein temps dans l’investissement, notamment parce que l’on commence à croire que l’on possède les compétences nécessaires parce que l’on a obtenu de bons résultats dans un passé récent, peut être dangereux. L’investissement est meilleur lorsqu’il est fait à temps partiel. Vous devez alors le considérer comme un moyen de rester riche, et non de le devenir.
21. D’abord le calme, puis la suffisance, puis la crise
C’est ainsi que le système fonctionne. Vous ne devez pas vous reposer sur vos lauriers lorsque tout semble calme, comme ce fut le cas avant 2008. Une longue période de croissance, avec seulement une interruption mineure en 2001, avait alors conduit à la suffisance. L’économie semblait se renforcer d’année en année, les banques étaient prêtes à prêter à tous ceux qui voulaient emprunter et les prix des actifs augmentaient partout. Cela a duré un certain temps, puis l’enfer s’est déchaîné. Les graines de la prospérité future sont semées dans les moments de désespoir. Les graines du désespoir futur sont semées dans les périodes de prospérité. Nous devons nous en souvenir.
22. Appréciez le rôle de la chance
Peter Bernstein a dit : « Le moment le plus risqué est celui où vous avez raison ». En effet, l’habitude d’avoir raison peut vous faire oublier l’importance de la chance dans la détermination du résultat. Si vous vous rendez compte que vous avez eu raison à plusieurs reprises dans un passé récent, vous devez garder à l’esprit le risque que cela comporte. La plupart des investisseurs l’ont oublié en 2008, puis à nouveau récemment.
23. Investissez bien, dormez en paix
Investissez toujours pour profiter d’une nuit de sommeil paisible. Les investissements qui vous causent des nuits blanches – pour certains, leur vie – ne valent pas la peine d’être faits. C’est comme le jeu de la roulette russe, où vous mettez un pistolet avec une balle et cinq chambres vides sur votre tête et tirez. La probabilité que vous surviviez est énorme : 5/6, soit 83 %, mais la conséquence d’un échec est la mort. Vous devenez une statistique.
24. Respectez le risque
Conservez un certain respect pour le risque inhérent du marché boursier. Comme le disait Ben Graham, Mr. le Marché a des problèmes émotionnels incurables. Mais il nous montre souvent le miroir qui contient un reflet clair des véritables investisseurs que nous sommes. N’oubliez jamais de le respecter.
25. Les secrets de la réussite de Buffett
Lors de l’assemblée des actionnaires de Wesco Financial en 2008, un actionnaire a demandé à Charlie Munger de décrire les raisons du succès de Warren Buffett.
« Son succès… est un lollapalooza », a répondu Munger – une confluence de facteurs allant dans la même direction.
M. Munger a décrit les sept facteurs clés suivants, qui se sont assemblés pour provoquer la réussite de Buffett :
- L’aptitude mentale (être sérieusement intelligent)
- Un grand intérêt pour le sujet (« Il est très difficile de réussir quelque chose si l’on ne fait pas le premier pas, c’est-à-dire si l’on ne s’y intéresse pas de près »). ~ Sir William Osler)
- Commencer tôt (si quelque chose prend beaucoup de temps à réaliser, il vaut mieux commencer tôt)
- Être une machine à apprendre (continuer à apprendre et à apprendre)
- Le soutien (Les êtres humains travaillent bien s’ils reçoivent un soutien – des récompenses constantes pour avoir bien travaillé, ce qui vous pousse à en faire plus).
- Bénéficier de la confiance des autres
- Éviter l’envie, la jalousie, l’apitoiement sur soi, la vengeance et l’idéologie extrême.
26. L’investissement dans la valeur est une bonne idée
Jack Schwager, auteur de la série Les Magiciens des Marchés, qui fait appel à la sagesse de Joel Greenblatt, l’un des plus grands experts en matière d’investissement « value », écrit ce qui suit :
L’investissement « value » ne fonctionne pas toujours. Le marché n’est pas toujours d’accord avec vous. Au fil du temps, la valeur correspond à peu près à la façon dont le marché évalue les actions, mais à court terme, qui peut parfois atteindre deux ou trois ans, il y a des périodes où cela ne fonctionne pas. Et c’est une très bonne chose. Le fait que notre approche de la valeur ne fonctionne pas sur certaines périodes est précisément la raison pour laquelle elle continue de fonctionner sur le long terme.
Jack Schwager
27. Changez d’avis
Jason Fried, PDG de Basecamp et auteur de Rework, raconte une leçon cruciale que le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a partagée avec son équipe il y a quelques années.
Au cours d’une de ses réponses, il a partagé une observation éclairée sur les personnes qui ont « souvent raison ».
Il a dit que les personnes qui avaient souvent raison étaient des personnes qui changeaient souvent d’avis. Il ne pense pas que la cohérence de la pensée soit un trait particulièrement positif. Il est parfaitement sain – voire même encouragé – d’avoir demain une idée qui contredit celle d’aujourd’hui.
Il a observé que les personnes les plus intelligentes révisent constamment leur compréhension, reconsidèrent un problème qu’elles pensaient avoir déjà résolu. Ils sont ouverts aux nouveaux points de vue, aux nouvelles informations, aux nouvelles idées, aux contradictions et aux remises en question de leur propre façon de penser.
Cela ne veut pas dire que vous ne devez pas avoir un point de vue bien formé, mais que vous devez considérer votre point de vue comme temporaire.
Jason Fried
28. La volatilité est un non-événement
Dans le long parcours d’une action d’une entreprise de qualité, les ressauts quotidiens à court terme – ou la volatilité comme on l’appelle dans les actualités économiques – qui rendent les gens nerveux ne sont pas des événements. Comme l’écrit Annie Duke dans son livre Thinking in Bets (Penser en termes de paris) :
Dans nos vies décisionnelles, nous ne sommes pas très doués pour adopter ce genre de perspective – pour accéder au passé et au futur afin d’avoir une meilleure vision de la manière dont un moment donné peut s’inscrire dans le temps. Nous nous contentons de ressentir ce que nous ressentons sur le moment et nous y réagissons….. Nous faisons un investissement boursier à long terme parce que nous voulons qu’il s’apprécie sur des années ou des décennies. Pourtant, nous sommes là, à regarder un mouvement à la baisse pendant quelques minutes, en imaginant le pire. Quel est le volume ? Est-il plus important que d’habitude ? Mieux vaut vérifier les nouvelles. Mieux vaut consulter les forums de discussion pour découvrir les rumeurs qui circulent.
Annie Duke
Même le célèbre psychologue Daniel Kahneman est d’accord : « Si la possession d’actions est un projet à long terme pour vous, suivre constamment leurs variations est une très, très mauvaise idée. C’est la pire chose que vous puissiez faire, car les gens sont très sensibles aux pertes à court terme. Si vous comptez votre argent tous les jours, vous serez malheureux. »
29. Réduire le gaspillage
La plupart de nos vies sont marquées par d’énormes quantités de gaspillage. Mais comme nous ne nous arrêtons pas pour y réfléchir, parce que nous n’apprenons souvent pas à voir la dure vérité, nous ne sommes pas en mesure de nous engager sur la voie de la libération de nos soucis financiers.
Bien sûr, l’argent n’est pas tout dans la vie. Mais il est certain qu’il est utile de s’efforcer constamment de réduire ce gaspillage, de dépenser moins que ce que l’on gagne et de bien investir la différence. Avec le temps, la capitalisation fera le reste pour vous.
30. Se sentir à l’aise avec l’incertitude
Annie Duke nous explique comment nous pouvons nous sentir à l’aise avec l’incertitude et prendre ainsi de meilleures décisions :
La vie, comme le poker, est une longue partie, et il y aura beaucoup de pertes, même après avoir fait les meilleurs paris possibles. Nous nous en sortirons mieux, et serons plus heureux, si nous commençons par reconnaître que nous ne serons jamais sûrs de l’avenir. Cela change notre tâche, qui consiste non plus à essayer d’avoir raison à chaque fois, ce qui est impossible, mais à nous frayer un chemin à travers l’incertitude en calibrant nos croyances pour nous rapprocher, petit à petit, d’une représentation plus précise et plus objective du monde.
Annie Duke
31. Vous êtes votre propre pire ennemi
Dans une interview accordée au NY Times, Howard Marks, à qui l’on demande si les investisseurs sont devenus plus intelligents depuis 50 ans qu’il investit lui-même, répond :
Ils ont obtenu plus d’informations. Ils en savent plus sur davantage de classes d’actifs. Il y a moins de secrets dans le monde d’aujourd’hui. D’un autre côté, je pense qu’ils sont plus myopes, plus orientés vers le court terme qu’ils ne l’étaient auparavant.
Et bien que les gens comprennent mieux le contrarianisme et la contre-intuitivité, je ne pense pas que la race humaine soit devenue moins émotive.
32. Trois règles puissantes
La plupart des bonnes décisions dans la vie sont marquées par la paix, le détachement et l’acceptation. La hausse des marchés peut nous amener à ignorer cela. La plupart des investisseurs aiment croire qu’ils peuvent profiter des gains boursiers sans subir de pertes. Et ce déni est ce qui leur cause du stress et des conflits. Ils sont déçus lorsque la dure réalité ne correspond pas à leurs attentes optimistes. Et puis, ces investisseurs se sentent impuissants, ce qui amplifie encore leur déception.
Après tout, la plupart des événements qui se produisent sur le marché boursier échappent à notre contrôle. Nous ne pouvons pas empêcher le marché de chuter et de s’effondrer, et nous ne pouvons pas non plus appeler les entreprises, l’autorité de régulation des marchés boursiers ou la banque centrale lorsque nos actions chutent.
Gagner et perdre de l’argent, c’est la nature même de l’investissement, et cela échappe souvent à notre contrôle. Il suffit donc de bien faire son travail, puis de laisser aller. Oui, laissez faire.
33. Soyez vulnérable
Dans son mémo de février 2016, Howard Marks a écrit ceci :
Mon copain Sandy était pilote de ligne. Quand on lui demande de décrire son travail, il répond toujours : « des heures d’ennui ponctuées de moments de terreur. »
Howard Marks
L’investissement suit un schéma similaire – des heures d’ennui ponctuées de moments de terreur. Or, ces deux situations nous rendent vulnérables. Dans le premier cas, nous risquons de perdre de l’argent. Dans la seconde, nous sommes vulnérables au fait de manquer des opportunités. Mais c’est à nous de voir comment nous gérons cette vulnérabilité. Est-ce que nous cédons à la peur de l’inconnu ou avons-nous le courage d’y faire face ? Et si nous décidons de faire face à nos peurs, tout ce que nous devons faire est de bien faire notre part et de laisser tomber ce que nous ne contrôlons pas.
La nature suivra alors son cours et, quelques années plus tard, nous serons peut-être surpris de ce que nous avons pu réaliser simplement parce que nous nous sommes laissés aller à la vulnérabilité.
34. Soyez comme l’eau
Bruce Lee a dit :
Videz votre esprit. Soyez sans forme, informe, comme l’eau. Mettez de l’eau dans une tasse, elle devient la tasse. Mettez de l’eau dans une théière, elle devient la théière. L’eau peut couler, ramper, goutter ou s’écraser. Soyez comme l’eau, mon ami.
Bruce Lee
Les problèmes surgissent tout le temps dans la vie et dans l’investissement, et vous pouvez essayer de garder votre forme rigide, vous heurtant aux problèmes jusqu’à ce que vous vous cassiez. Ou vous pouvez être comme l’eau et glisser à travers les fissures.
Charlie Munger dit : « Le jeu de la vie est le jeu de l’apprentissage perpétuel. Du moins, il l’est si vous voulez gagner. »
En fait, quelques-uns des grands plaisirs de la vie consistent à continuer d’apprendre, à se défaire des idées précédemment chéries et à vider son esprit pour laisser entrer de nouvelles idées. Vous êtes alors libre d’en chercher de nouvelles.
Soyez sans forme. Soyez adaptable. Soyez ouvert aux nouvelles idées. Comme l’eau.
35. Travaillez avec des informations imparfaites
Essayer d’accroître votre confiance en rassemblant des informations qui sont censées être inconnues de la plupart des autres ne fait que vous rendre plus à l’aise avec vos décisions d’investissement, sans les améliorer, et constitue généralement une utilisation improductive de votre temps limité. Seth Klarman a écrit dans Margin of Safety :
Certains investisseurs insistent pour essayer d’obtenir une connaissance parfaite de leurs prochains investissements, en faisant des recherches sur les entreprises jusqu’à ce qu’ils pensent savoir tout ce qu’il y a à savoir sur elles.
Ils étudient l’industrie et la concurrence, contactent d’anciens employés, des consultants de l’industrie et des analystes, et se familiarisent personnellement avec la haute direction. Ils analysent les états financiers des dix dernières années et les tendances du cours des actions sur une période encore plus longue.
Cette diligence est admirable, mais elle présente deux inconvénients. Premièrement, quelle que soit l’ampleur des recherches effectuées, certaines informations restent toujours insaisissables ; les investisseurs doivent apprendre à vivre avec des informations incomplètes.
Deuxièmement, même si un investisseur pouvait connaître tous les faits relatifs à un investissement, il n’en tirerait pas nécessairement profit. Cela ne veut pas dire que l’analyse fondamentale n’est pas utile. Elle l’est certainement. Mais l’information suit généralement la règle bien connue des 80/20 : les premiers 80 % des informations disponibles sont recueillis dans les premiers 20 % du temps passé.
En outre, l’information sur une entreprise est hautement périssable. Les conditions économiques changent, les industries se transforment et les résultats commerciaux sont volatils. L’effort pour acquérir des informations actuelles, mais aussi complètes, est sans fin. Pendant ce temps, d’autres acteurs du marché recueillent et mettent à jour des informations, ce qui réduit l’avantage informationnel de tout investisseur.
…Les investisseurs ont souvent intérêt à prendre des décisions d’investissement avec des connaissances moins que parfaites et sont bien récompensés pour avoir supporté le risque de l’incertitude.
Le temps que les autres investisseurs passent à fouiller dans les derniers détails sans réponse, peut leur coûter la chance d’acheter à des prix si bas qu’ils offrent une marge de sécurité malgré l’information incomplète.
Seth Klarman
36. Reconnaissez vos pertes
C’est difficile à faire, car c’est aussi une reconnaissance de votre erreur. Mais il est important de reconnaître vos pertes le plus tôt possible. N’ayez pas peur de ravaler votre fierté et de passer à autre chose avant que vos pertes ne deviennent encore plus importantes.
37. Des entreprises de qualité, pas des actions bon marché
Évitez d’avoir un processus d’investissement qui commence par la recherche d’actions bon marché. Commencez plutôt par rechercher des entreprises de haute qualité qui bénéficient d’avantages concurrentiels bien établis et de modèles d’entreprise qui produisent des flux de trésorerie distribuables importants et croissants. Et lorsque vous trouvez de telles entreprises, attendez les bonnes valorisations (qui ne seront pas bon marché mais supérieures à celles de leurs homologues) pour elles, même si vous devez attendre longtemps.
Charlie Munger a dit :
C’est l’attente qui vous aide en tant qu’investisseur, et beaucoup de gens ne supportent pas d’attendre. Si vous n’avez pas reçu le gène de la gratification différée, vous devez travailler très dur pour le surmonter.
Charlie Munger
38. C’est le voyage, pas la destination
Le plaisir de voyager réside dans le voyage et non dans l’atteinte de la destination. Par exemple, vous ne saurez jamais combien d’argent sera suffisant, ni de combien vous aurez besoin (destination) pour être heureux et que votre vie financière soit épanouie. Il est donc inutile de s’en inquiéter. Concentrez-vous plutôt sur la mise en place du bon processus (voyage) que vous utiliserez en cours de route.
Les destinations sont rarement à la hauteur des attentes du voyageur. Lorsque vous serez proche de votre objectif de réaliser votre premier 10-bagger (une action qui rapporte 10 fois sa mise), il ne vous semblera plus aussi ambitieux qu’avant. Il vous semblera être une conséquence ennuyeuse du bon processus.
39. Profitez de l’expérience
Cessez de vous inquiéter des futurs krachs du marché et cessez d’être surpris lorsque ceux-ci se produisent réellement. Parce qu’ils se produiront. C’est la nature même du marché. Profitez simplement de l’expérience et soyez-en reconnaissant.
Apprendre
40. Notez-le
Mettre ses pensées par écrit est l’outil le plus puissant pour cristalliser la réflexion et la prise de décision. Les personnes qui n’ont pas l’habitude de mettre leurs questions par écrit sont généralement des penseurs négligents. Il est important d’exprimer votre question clairement et correctement. Si vous ne prenez pas la peine de le faire, vous ne méritez pas de réponse. La question ne doit pas nécessairement être formulée dans un langage impeccable, rigide et formel, mais elle doit être précise. Il doit y avoir une indication que vous réfléchissez et que vous êtes attentif.
41. Plus vous en savez, moins vous en savez
Dans son livre The Island of Knowledge, le physicien Marcelo Gleiser écrit ce qui suit :
Considérez donc la somme totale de nos connaissances accumulées comme constituant une île, que j’appelle l’île de la connaissance. Un vaste océan entoure l’île de la connaissance, l’océan inexploré de l’inconnu, qui cache d’innombrables mystères alléchants. Au fur et à mesure que l’île de la connaissance grandit, les rivages de notre ignorance – la frontière entre le connu et l’inconnu – s’élargissent également. En apprendre davantage sur le monde ne nous rapproche pas d’une destination finale – dont l’existence n’est de toute façon qu’une hypothèse – mais nous amène à nous poser davantage de questions et à découvrir de nouveaux mystères. Plus nous en savons, plus nous sommes exposés à notre ignorance, et plus nous savons qu’il faut demander.
Marcelo Gleiser
42. La sagesse exige l’humilité
Dans l’Apologie, Platon écrit que l’oracle de Delphes a déclaré que Socrate était l’homme le plus sage d’Athènes. Personne n’était plus étonné et incrédule que Socrate lui-même. Il a donc immédiatement entrepris de réfuter l’oracle en trouvant un homme plus sage. Voici ce que Socrate a trouvé en rencontrant quelques hommes supposés sages :
Je suis allé voir un homme qui avait la réputation d’être sage, et je l’ai observé – je n’ai pas besoin de mentionner son nom ; c’était un homme politique que j’ai choisi pour l’examiner – et le résultat a été le suivant : Quand j’ai commencé à parler avec lui, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il n’était pas vraiment sage, bien qu’il soit considéré comme tel par beaucoup de gens et plus sage encore par lui-même ; je suis allé essayer de lui expliquer qu’il se croyait sage, mais qu’il ne l’était pas vraiment ; et la conséquence a été qu’il m’a détesté, et son inimitié a été partagée par plusieurs personnes qui étaient présentes et qui m’ont entendu.
Je l’ai donc quitté, en me disant, en partant « Eh bien, bien que je ne pense pas que l’un ou l’autre de nous connaisse quelque chose de vraiment beau et bon, je suis mieux loti que lui – car il ne sait rien, et croit savoir. Je ne sais ni ne pense savoir. Sur ce dernier point, donc, je semble avoir un léger avantage sur lui. »
Je me suis ensuite adressé à un autre, qui avait des prétentions philosophiques encore plus élevées, et ma conclusion a été exactement la même. Je me suis fait un autre ennemi de lui, et de bien d’autres encore.
En fin de compte, Socrate a découvert qu’il était effectivement l’homme le plus sage d’Athènes. Non pas en raison de ce qu’il savait, mais parce qu’il était le seul à comprendre ce qu’il ne savait pas.
Savoir que l’on ne sait pas est l’aube de la sagesse. Savoir qu’on ne sait pas, l’accepter et ne pas en avoir honte est le début d’un voyage continu vers la sagesse. Reconnaître l’obscurité est la condition préalable à l’apparition de la lumière. Ce n’est que lorsque l’obscurité sort de sa cachette que la lumière a la possibilité de l’éclairer.
La vie
43. Évitez la précipitation
Se précipiter en vaut rarement la peine. La vie est trop courte pour être gâchée sur la voie de la précipitation et il vaut mieux en profiter à un rythme tranquille. Je peux en témoigner, pour avoir couru sur la voie rapide pendant les huit premières années de ma carrière et sur la voie lente pendant les sept suivantes.
Sénèque, le philosophe romain stoïcien, a énuméré les signes extérieurs d’une grande richesse, des choses comme « un toit en or, des vêtements en pourpre, des sols en marbre ». Il a décrit la vie de quelqu’un qui a été puissamment béni par le destin et la fortune comme ayant des statues imposantes, l’art le plus brillant, des équipes de serviteurs.
« Qu’enseigne le fait d’avoir toutes ces choses ? » demande Sénèque. « Tout ce que tu en apprends, c’est comment désirer plus de choses ».
44. C’est la guerre intérieure
Un livre brillant que j’ai relu cette année est La Bhagavad Gita d’Eknath Easwaran. Voici un extrait de ce livre que j’ai trouvé super perspicace.
Le champ de bataille est une toile de fond parfaite, mais le sujet de la Gita est la guerre intérieure, la lutte pour la maîtrise de soi que chaque être humain doit mener s’il veut sortir victorieux de la vie.
Eknath Easwaran
Easwaran ajoute –
Les érudits peuvent débattre de ce point à l’infini, mais lorsque la Gita est mise en pratique, je pense qu’il devient clair que la lutte dont elle parle est la lutte pour la maîtrise de soi. C’était le génie de Vyasa de prendre toute la grande épopée du Mahabharata et de la voir comme une métaphore de la guerre perpétuelle entre les forces de la lumière et les forces des ténèbres dans chaque cœur humain. Arjuna et Krishna ne sont alors plus seulement les personnages d’un chef-d’œuvre littéraire. Arjuna devient l’homme de tous les jours, posant au Seigneur lui-même, Sri Krishna, les questions éternelles sur la vie et la mort – non pas comme un philosophe, mais comme l’homme d’action par excellence. Ainsi lue, la Gita n’est pas un dialogue extérieur mais intérieur : entre la personnalité humaine ordinaire, pleine de questions sur le sens de la vie, et notre Moi le plus profond, qui est divin.
Il n’y a, en fait, pas d’autre façon de lire la Gita et de la saisir comme un enseignement spirituel. Si je ne devais offrir qu’une seule clé pour comprendre ce dialogue divin, ce serait de se rappeler qu’il se déroule dans les profondeurs de la conscience et que Krishna n’est pas un être extérieur, humain ou surhumain, mais l’étincelle de divinité qui se trouve au cœur de la personnalité humaine.
Eknath Easwaran
Si la lecture de la Gita vous intéresse, je vous suggère de vous procurer ce livre.
45. Le vrai succès dans la vie
Dans son livre Education of a Value Investor, Guy Spier cite Warren Buffett qui aurait dit ceci à des étudiants de l’université :
Quand vous aurez mon âge, vous mesurerez vraiment votre réussite dans la vie au nombre de personnes que vous souhaitez voir vous aimer qui vous aiment réellement. Je connais des gens qui ont beaucoup d’argent, qui ont des banquets d’honneur et qui ont des ailes d’hôpital à leur nom. Mais la vérité est que personne au monde ne les aime. Si vous arrivez à mon âge dans la vie et que personne ne pense du bien de vous, peu importe la taille de votre compte en banque, votre vie est un désastre. C’est le test ultime de la façon dont vous avez vécu votre vie.
Warren Buffett
Il poursuit :
Le problème avec l’amour, c’est que ça ne s’achète pas. On peut acheter du sexe. Vous pouvez acheter des banquets d’honneur. Vous pouvez acheter des brochures qui disent combien vous êtes merveilleux. Mais le seul moyen d’obtenir de l’amour est d’être aimable. C’est très irritant quand on a beaucoup d’argent. Vous aimeriez penser que vous pouvez faire un chèque : Je vais acheter un million de dollars d’amour. Mais ça ne marche pas comme ça. Plus vous donnez de l’amour, plus vous en recevez. » De toutes les leçons que Warren m’a enseignées, celle-ci est peut-être la plus importante.
46. Devenez antifragile
La vie est incertaine, et souvent aléatoire. Les choses que nous pensons devoir arriver, n’arrivent souvent pas. Et les choses que nous pensons ne pas devoir arriver, arrivent souvent. La plupart de ces choses ont un sens après coup. Mais lorsque nous sommes confrontés au caractère aléatoire de la vie, nous la maudissons. Nous pensons que nous avons reçu une main injuste, sauf quand les choses vont dans notre sens.
Cependant, ce qu’il y a de bien avec le caractère aléatoire de la vie, c’est qu’il nous donne la possibilité de mieux gérer le caractère aléatoire. Encore une fois, dans le jargon de Taleb, le hasard nous donne l’occasion de devenir antifragile – des choses qui s’améliorent lorsqu’elles sont exposées à des chocs, à la volatilité, au hasard, aux désordres, aux facteurs de stress, au risque et à l’incertitude.
Dans son livre Antifragile, Taleb écrit :
C’est l’illusion centrale de la vie : que l’aléatoire est risqué, que c’est une mauvaise chose – et que l’élimination de l’aléatoire se fait par l’élimination de l’aléatoire.
Les artisans, par exemple, les chauffeurs de taxi, les prostituées (une profession très, très ancienne), les charpentiers, les plombiers, les tailleurs et les dentistes, ont une certaine volatilité dans leurs revenus, mais ils sont plutôt résistants à un cygne noir professionnel mineur, qui mettrait fin à leurs revenus. Leurs risques sont visibles. Ce n’est pas le cas des employés, qui n’ont aucune volatilité, mais qui peuvent être surpris de voir leur revenu tomber à zéro après un coup de fil du service du personnel. Les risques des salariés sont cachés.
Nassim Nicholas Taleb
47. La vie est un jeu à un seul joueur
Dans sa session de podcast avec Farnam Street, Naval Ravikant parle de l’idée d’être heureux.
Quand il s’agit d’apprendre à être heureux, entraînez-vous à être heureux, seulement depuis l’intérieur, sans progrès ni validation externe, vous êtes à 100% en compétition avec vous-même, c’est un jeu à un seul joueur. Nous sommes des créatures tellement sociales, telles des abeilles ou des fourmis, programmés et dirigés de l’extérieur, que nous ne savons plus comment jouer et gagner à ces jeux à un seul joueur.
Nous nous battons uniquement sur des jeux multi-joueurs. La réalité est que la vie est un jeu à un seul joueur. Vous êtes né seul. Vous allez mourir seul. Toutes vos interprétations sont seules. Tous vos souvenirs sont seuls. Vous disparaîtrez dans trois générations et tout le monde s’en fichera. Avant que vous n’arriviez, tout le monde s’en fichait. C’est un jeu solo.
Naval Ravikant
48. Ce qu’il faut apprendre aux enfants
Naval raconte également ceci lors de sa session avec Farnam Street :
Je pense que l’apprentissage devrait consister à apprendre les bases dans tous les domaines et à les apprendre vraiment bien, encore et encore. Dans la vie, il s’agit surtout d’appliquer les bases et de ne faire des choses avancées que dans les domaines que vous aimez vraiment et dont vous comprenez parfaitement les bases.
Ce n’est pas comme ça que notre système est construit. Nous enseignons le calcul à tous ces enfants et ils sortent de l’école sans rien comprendre du tout au calcul. En réalité, cela leur aurait mieux servi de faire de l’arithmétique et de la programmation informatique de base pendant tout ce temps. Je pense qu’il y a un problème de rythme d’apprentissage.
Ensuite, il y a enfin le quoi apprendre. Il y a toute une série de choses que nous n’essayons même pas d’enseigner. Nous n’enseignons pas la nutrition. Nous n’enseignons pas la cuisine. Nous n’enseignons pas comment avoir des relations heureuses et positives. Nous n’enseignons pas comment garder son corps sain et en forme. Nous nous contentons de parler de sport. Nous n’enseignons pas le bonheur. Nous n’enseignons pas la méditation. Peut-être ne devrions-nous pas enseigner certaines de ces choses, car chaque enfant a des aptitudes différentes, mais peut-être devrions-nous le faire. Peut-être que nous devrions enseigner la construction pratique de la technologie. Peut-être que chacun, dans son projet de science, au lieu de construire un petit volcan chimique, devrait construire un smartphone.
Naval Ravikant
49. Temps + Santé > Richesse
Ben Carlson, auteur du blog et d’un beau livre du même nom – A Wealth of Common Sense – a écrit quelques conseils financiers dont il pense qu’on ne parle pas beaucoup mais qui offrent de grands bénéfices financiers. L’un de ces conseils, qui me semble très judicieux, concerne la raison pour laquelle le temps et la santé comptent plus que la richesse. Ben a écrit :
William, le fils de Cornelius Vanderbilt, était de loin la personne la plus riche du monde après avoir doublé l’héritage que lui avait laissé son défunt père en seulement 6 ans. Mais le fardeau de la richesse ne lui apportait que de l’anxiété. Il passait tout son temps à gérer son importante fortune par le biais des entreprises familiales, ce qui signifiait qu’il n’avait pas le temps de profiter de son argent ou de prendre soin de son corps.
Il a dit un jour d’un voisin qui n’avait pas autant d’argent : « Il ne vaut pas un centième de ce que je vaux, mais il jouit davantage des vrais plaisirs de la vie que moi. Sa maison est aussi confortable que la mienne, même si elle n’a pas coûté aussi cher ; son équipe est à peu près aussi bonne que la mienne ; sa loge d’opéra est à côté de la mienne ; sa santé est meilleure que la mienne, et il me survivra probablement. Et il peut faire confiance à ses amis. »
William a également dit à son neveu : « À quoi bon, Sam, avoir tout cet argent si tu ne peux pas en profiter ? Ma richesse ne me console pas si elle n’est pas accompagnée d’une bonne santé. »
Ben Carlson
Tout l’argent du monde ne compte pas si vous n’avez pas le temps ou la santé pour en profiter.
50. Rappelez-vous de votre mortalité
Les citoyens de l’un des pays les plus heureux du monde, le Bhoutan, méditent sur leur mortalité cinq fois par jour. « Cela vous guérit », disent les Bhoutanais. Non seulement les écritures hindoues et bouddhistes, mais aussi les stoïcistes, parlent du memento mori, qui est la pratique de la réflexion sur la mortalité, en particulier comme moyen de considérer la vanité de la vie terrestre et la nature éphémère de tous les biens et activités.
Toutefois, le fait de méditer sur sa propre mortalité ne rend pas la vie inutile pour autant. Au contraire, le fait de savoir que vous allez mourir un jour crée une priorité et le fait d’y penser vous aide à vivre avec une perspective plus positive. Ainsi, vous pouvez vous concentrer sur ce qui est important.
Comme Sénèque nous rappelle d’être prodigues du temps étant donné le peu de temps que nous avons sous la main :
Si tous les génies de l’histoire se concentraient sur ce seul thème, ils ne pourraient jamais exprimer pleinement leur perplexité face à la noirceur de l’esprit humain. Personne ne céderait le moindre centimètre carré de sa propriété, et le moindre différend avec un voisin peut signifier l’enfer à payer ; pourtant, nous laissons facilement les autres empiéter sur nos vies – pire, nous préparons souvent le terrain pour ceux qui s’en empareront. Personne ne distribue son argent aux passants, mais à combien de personnes chacun d’entre nous distribue-t-il sa vie ! Nous sommes avares de biens et d’argent, mais nous ne pensons que trop peu au gaspillage du temps, la seule chose pour laquelle nous devrions tous être les plus avares.
Sénèque
Il conseille alors :
Préparons nos esprits comme si nous étions à la fin de notre vie. Ne remettons rien à plus tard. Equilibrons chaque jour les livres de la vie… Celui qui met chaque jour la touche finale à sa vie ne manque jamais de temps.
Sénèque
51. Soyez humble
Vous n’êtes qu’un minuscule rouage dans une énorme machine. Vous pouvez vouloir prendre l’ascenseur jusqu’au dernier étage, mais vous n’avez aucun contrôle sur quelqu’un qui appuie sur le mauvais bouton, ou sur l’ascenseur qui s’effondre. Alors, soyez humble.
Merci
Avant de terminer, permettez-moi de partager avec vous la prière de la sérénité qui m’a beaucoup aidé à faire face à mes problèmes personnels, professionnels et d’investissement. Je suis sûr que si vous gardez cette prière près de votre esprit et de votre cœur, elle vous aidera à affronter vos propres tourmentes, y compris celles liées à vos investissements.
La prière de la sérénité :
Accorde-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer,
Reinhold Niebuhr
le courage de changer les choses que je peux,
Et la sagesse de savoir faire la différence.
Je vous souhaite une année 2019 heureuse, saine et paisible.
J’ai de la chance de vous avoir comme membre de la tribu.
Initialement publié par l’investisseur prospère (Safal Niveshak).
PS : Les meilleurs livres que j’ai lus en 2018 – Voici une liste des meilleurs livres que j’ai lus en 2018. Ceci en dehors des supertextes habituels que je relis pendant l’année – des trucs comme Poor Charlie’s Almanack, et les lettres de Warren Buffett.
- Tao Te King de Lao Tzu
- Tuesdays with Morrie par Mitch Albom
- Thinking in Bets par Annie Duke
- Le Manuel d’Épictète par Épictète et Nicolas Croce
- Einstein par Walter Isaacson
- Dialogue avec la mort par Eknath Easwaran
- 12 règles pour une vie par Jordan B. Peterson
- Factfulness par Hans Rosling
- Siddhartha par Hermann Hesse
- Pensées percutantes par Bruce Lee
- L’optimiste rationnel par Matt Ridley
Précision : Je participe au programme Amazon Associates, ce qui signifie simplement que si vous achetez un livre sur Amazon à partir d’un lien sur cette page, je reçois une petite commission. Le livre ne vous coûte rien de plus.