La diversification réduit les risques et augmente le rendement

Diversification réduire les risques

La diversification d’un portefeuille permet de réduire les risques de l’investissement: normalement, tout le monde est à peu près d’accord là-dessus.

Car quand on parle d’investissement, la phrase qui vient tout de suite en tête, c’est:

Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Dicton commun des investisseurs sages

S’il ne vous semble pas si évident que cela que la diversification de votre portefeuille puisse en réduire les risques, vous trouverez des arguments pour confronter votre point de vue dans la première partie de cet article.

En revanche, se dire que la diversification réduit non seulement les risques, mais augmente également les rendements, là, avouez que c’est plus surprenant !

En bourse, le fait que la diversification puisse avoir un effet deux en un (moins de risques, plus de rendement) est méconnu. Nous verrons donc comment est-ce possible dans la seconde partie de l’article.

Commençons par voir tous les bienfaits de la diversification d’un portefeuille sur le risque.

Comment la diversification réduit les risques d’un portefeuille

Ne pas diversifier n’offre aucun avantage statistique

Les investisseurs qui choisissent la concentration en sélectionnant seulement quelques actions avec soin oublient une chose: il n’y a aucun avantage statistique à posséder une seule action plutôt que 500.

Admettons que vous investissiez dans une action parmi toutes celles figurant dans le CAC 40 ou le S&P 500 (l’équivalent américain du CAC 40). Votre action fera en moyenne aussi bien que l’indice auquel elle appartient.

Bien sûr, il s’agit d’une moyenne. Si vous prenez une action au hasard, elle n’aura pas la même performance que son indice de référence. Elle fera soit mieux, soit moins bien.

Maintenant, imaginez 500 investisseurs qui choisissent chacun une action au hasard parmi les 500 actions du S&P 500. Si vous calculez le rendement moyen de tous ces investisseurs, il sera très proche du S&P 500, qui correspond lui-même à la moyenne des 500 actions.

Note: en réalité, c’est un peu plus compliqué que cela, car toutes les actions n’ont pas la même pondération dans un indice. Leur pondération est fonction de leur capitalisation boursière, ce qui rend la moyenne de l’indice un peu plus compliquée à calculer.

Donc en investissant dans une seule action du S&P 500, statistiquement, vous n’avez aucun avantage par rapport au fait d’investir dans l’ensemble des 500 actions, donc dans l’indice.

Certains diront qu’ils utilisent ou connaissent une méthode permettant d’investir uniquement dans les actions sur le point d’exploser à la hausse, et qui donc feront mieux que leur indice de référence.

Je suis désolé de le dire, mais l’évolution du marché est imprédictible. Il n’est pas possible de prévoir à l’avance quelles actions feront sauter la banque.

Ceux qui prétendent le contraire sont soit des menteurs, soit ils sont ignorants. Les investisseurs les plus riches de cette planète, qui investissent depuis des décennies, ne savent pas plus que vous ni moi ce qu’il va se passer.

Ils n’ont d’ailleurs aucun problème à avouer leur ignorance. Ce n’est d’ailleurs pas en prévoyant ce qu’il va se passer qu’ils font de bons investissements, mais en se préparant à toutes les éventualités.

Une action du S&P 500 aura donc en moyenne le même rendement que le S&P 500 lui-même.

Mais il n’en est pas de même pour le risque.

Ne pas diversifier, c’est prendre des risques

Le spectre de la volatilité de toutes les actions individuelles contenues dans un indice (prenons le CAC 40 pour changer) est plus bien large que celui de l’indice.

Qu’est-ce que cela veut-il dire ?

Si vous prenez une action au hasard, vous pouvez tomber sur la meilleure, comme sur la pire. C’est un peu à l’image d’une classe d’élèves.

Si vous prenez un élève au hasard, vous pouvez tomber sur le meilleur de la classe comme sur le moins bon, ou encore sur un élève moyen. Mais si vous prenez la moyenne de la classe, vous saurez qu’elle sera inférieure à la performance du meilleur élève, et supérieure à celle du plus mauvais élève.

La moyenne est par définition peu volatile. D’un trimestre à l’autre, la moyenne d’un élève peut varier fortement. Mais la moyenne de la classe restera relativement stable, comparée aux performances de chacun.

C’est la même chose pour un indice. Son évolution sera beaucoup plus stable que celle de toutes les actions qu’il contient.

Depuis le début de l’année (nous sommes en juillet au moment où j’écris ces lignes), le CAC 40 a progressé de 17,68 %. C’est la moyenne de la classe.

Cette moyenne est inférieure à la progression du meilleur élève (en l’occurrence Airbus, +55,74 %), et supérieure à celle de l’élève le plus mauvais (Société Générale, -19,73 %).

En choisissant au hasard une action parmi les 40 que comporte l’indice national français, votre performance sur 6 mois et demi se situera donc quelque part entre +55,74 % et -19,73 %.

Avec une seule action en portefeuille, vous pouvez donc vous attendre à peu près à tout en termes de performance: le meilleur comme le pire.

Mais en investissant dans l’indice CAC 40, votre performance sera le reflet de ces 40 actions réunies. Certes, vous n’aurez pas la performance d’Airbus, mais vous ne risquerez pas de perdre 20 % de votre portefeuille parce que vous avez misé sur le mauvais cheval (-20 %, ce serait quand même bête en plein marché haussier !).

Investir dans un indice, une stratégie qui correspond pleinement au principe de la diversification, permet donc de lisser les risques, et de réduire la volatilité.

Diversifier annule aussi la possibilité de perdre tout son investissement en cas de faillite de l’entreprise choisie.

Les recommandations d’achat sont rarement recommandables

Les mauvaises langues diront qu’investir dans un indice annule la possibilité de réaliser un gain de 50 % ou plus sur une année. C’est vrai, du moins en théorie.

En pratique, si vous pensez être capable de trouver à l’avance l’action qui connaîtra la plus grosse progression parmi 40 actions (ou pire, 500 actions), alors je prie pour vous, car vous ne ferez pas long feu sur les marchés financiers.

Je prendrai pour exemple le magazine « Le Revenu » : sur les 4 actions dont l’achat était recommandé pour 2019 (Société Générale, BNP Paribas, TechnipFMC, Sanofi), 3 ont sous-performé le CAC 40, et la moyenne des 4 a connu une progression de seulement 3,9 %. Pas vraiment brillant (pour rappel, le CAC 40 a progressé de 17,68 % de son côté).

Les conseils boursiers du magazine "Le Revenu" sont souvent hasardeux
Source : Le Revenu

On notera que parmi leurs recommandations d’achat figure la Société Générale, le plus mauvais élève du CAC 40 à la mi-2019… Merci pour les conseils d’achat !

L’investissement par la valeur, une stratégie pour rester concentré ?

Certains diront qu’il est possible de performer tout en étant concentré (par opposition au fait de diversifier), en appliquant la méthodologie de l’investissement par la valeur, prônée par Benjamin Graham, le mentor de Warren Buffett.

Cette stratégie consiste à dénicher les actions les plus sous-évaluées du marché, puis d’attendre que le marché les réévalue correctement pour faire un gain.

Mais en admettant que vous trouviez de telles actions, qui nous dit que le marché les réévaluera correctement un jour ?

Car le marché n’est pas que la somme des évaluations des opérateurs. C’est également la somme des interrogations des opérateurs sur la manières dont les autres opérateurs vont évaluer les titres, à des fins spéculatives.

Et même si ces actions devaient un jour être reconnues à leur juste valeur, cela pourrait très bien prendre dix ou quinze ans. Serez-vous assez patient ?

Sur le très long terme, cette technique d’investissement peut marcher, mais elle demande à la fois beaucoup de patience, ainsi qu’une grande passion pour l’analyse des titres et les calculs de ratios (pour trouver les actions sous-côtées).

Autant dire que si vous n’êtes ni passionné par l’analyse financière, ni prêt à y consacrer du temps, ni passez patient pour attendre de longues années avant de réaliser un gain, alors cette stratégie n’est peut-être pas faite pour vous.

La diversification d’un portefeuille permet de réduire les risques, et ce à plusieurs niveaux. Nous avons vu le premier: diversification par le nombre.

Il existe d’autres niveaux de diversification, qui permettent eux aussi de réduire les risques ainsi que la volatilité : la diversification géographique, la diversification en classes d’actifs, ou encore la diversification en émetteur.

Maintenant, voyons comment diversifier peut également augmenter les rendements boursiers.

La diversification permet d’accroître le rendement d’un portefeuille sans augmenter les risques

Peu d’investisseurs sont conscients du fait que la diversification peut booster la rentabilité de leur portefeuille. Et pourtant…

Paul Merriman

Paul Merriman est un ancien gérant de fonds à la retraite, qui se consacre aujourd’hui à sa fondation pour l’éducation financière. Ses recherches tendent à démontrer qu’il est possible de battre le marché (le S&P 500) en diversifiant progressivement un portefeuille d’investissement.

Il a créé ce qu’il appelle « La stratégie ultime d’achat-conservation« . Il s’agit d’un portefeuille à long terme, Buy and hold (acheter puis conserver), extrêmement diversifié.

Quels résultats peut-on attendre de cette stratégie ?

« Ultime » n’est pas un terme à balancer à la légère. Mais dans ce cas, cela convient. Je pense que le portefeuille d’investissement que je vais décrire est le meilleur moyen pour la plupart des investisseurs d’obtenir une croissance à long terme sur les marchés boursiers.

Paul Merriman

Si Paul Merriman semble avoir une telle confiance en sa stratégie, c’est parce qu’elle repose à la fois sur les meilleures recherches académiques, et sur son expérience de gérant de fonds qui lui a permis de côtoyer des milliers d’investisseurs au cours de sa carrière.

En partant d’un portefeuille investi dans un indice large, le S&P 500, Paul Merriman nous montre comment, en 7 étapes successives, la diversification permet d’augmenter les rendements.

7 étapes pour augmenter le rendement en diversifiant

Paul Merriman a calculé le taux de croissance annuel moyen de chaque portefeuille depuis 1970, pour chaque étape de diversification.

Une telle étude, sur une période aussi longue que 50 ans, donne nécessairement des indications intéressantes.

Vous pouvez suivre les différentes étapes grâce au tableau créé par Paul Merriman qui rassemble toutes les données des différents portefeuilles.

1. S&P 500

Le point de départ de cette « stratégie ultime » est le S&P 500, un indice large et déjà très diversifié des plus grandes capitalisations américaines.

Cet indice est l’ingrédient de base de la stratégie.

Depuis 1970, le portefeuille 1, investi à 100 % sur le S&P 500 a connu une croissance moyenne de 10,2 % / an.

C’est déjà pas mal, et la plupart des gérants de fonds et des investisseurs font bien pire. Mais il est possible de faire bien mieux.

2. Grandes capitalisations value

La première étape consiste à prendre 10 % du portefeuille dans le S&P 500 pour les réinvestir dans des grandes capitalisations value (« value » signifiant des actions sous-cotées, dont le prix est inférieur à leur valeur réelle).

Le portefeuille 2, avec 10 % de grandes capitalisations value, a progressé de 10,4 % / an.

3. Petites capitalisations

La deuxième étape retire 10 % du S&P 500 pour les réinvestir dans des petites capitalisations.

Le portefeuille 3, avec 10 % de petites capitalisations en plus, a progressé de 10,5 % / an.

4. Petites capitalisations value

La troisième étape prend à nouveau 10 % du S&P 500 pour les réinvestir dans des petites capitalisations value.

Le portefeuille 4, avec 10 % de petites capitalisations value en plus, a progressé de 10,9 % / an.

5. Sociétés d’investissement immobilier côté

La quatrième étape consiste à prendre 10 % du S&P 500 pour les réinvestir dans l’immobilier côté (en anglais: REIT pour Real Estate Investment Trust).

Le portefeuille 5, avec 10 % de sociétés d’investissement immobilier côté en plus, a progressé de 11 % / an.

À ce stade, le portefeuille 5 est composé de la manière suivante :

  • 60 %: S&P 500
  • 10 % : Grandes capitalisations value
  • 10 % : Petites capitalisations
  • 10 % : Petites capitalisations value
  • 10 % : Sociétés d’investissement immobilier côté

6. Capitalisations internationales

La cinquième étape est internationale puisqu’elle consiste à prendre 40 % du S&P 500 pour les réinvestir dans :

  • Les grandes capitalisations internationales (10 %)
  • Les grandes capitalisations internationales value (10 %)
  • Les petites capitalisations internationales (10 %)
  • Les petites capitalisations internationales value (10 %)

Le portefeuille 6, avec 40 % d’actions internationales en plus, a progressé de 11,6 % / an.

Le portefeuille est désormais investi à hauteur de 20 % seulement dans le S&P 500.

7. Marchés émergents

La sixième et dernière étape retire 10 % au S&P 500 pour les réinvestir dans des capitalisations de pays émergents.

Le portefeuille 7, avec 10 % de capitalisations de pays émergents en plus, a progressé de 11,6 % / an.

La performance semble similaire à celle du portefeuille 6. Elle offre en réalité un gain marginal qui pourra être plus intéressant à long terme, compte tenu du potentiel de croissance des pays émergents.

Le portefeuille ultime

Voici le tableau qui résume les différentes étapes de diversification du portefeuille :

Stratégie ultime achat conservation
Source: https://paulmerriman.com

On peut constater qu’entre le portefeuille 1 (10,6 % / an) et le portefeuille 7 (11,6 % / an), la différence est de seulement 1,4 % /an.

L’écart entre les deux portefeuilles semble relativement faible, mais c’est une impression trompeuse.

Pourquoi ? Le portefeuille 1 aurait généré 11,7 M$, là où le portefeuille 7 aurait quant à lui généré 21,3 M$. Une différence de seulement 1,4 %, a généré un gain supplémentaire de 9,6 M$ en 49 ans.

Le portefeuille 7, largement diversifié, a permis de générer un capital de 82 % supérieur au capital généré par le S&P 500.

Vous n’investissez pas pour l’année en cours, mais à long terme. Pour cette raison, il est plus juste de considérer que la différence entre le portefeuille 7 et le portefeuille 1 n’est pas de 1,4 %, mais qu’il y a une différence de 82 % entre les deux.

Le portefeuille 7, ou portefeuille ultime, surpasse donc de très loin le portefeuille initial, qui était constitué uniquement du S&P 500.

Des gains qui peuvent sembler marginaux en pourcentage, deviennent énormes lorsqu’ils sont appliqués sur de longues périodes.

Les apports de la diversification d’un portefeuille

La diversification permet donc d’augmenter les rendements. Les différentes étapes de diversification du portefeuille ont d’ailleurs démontré que plus un portefeuille était diversifié, plus il était performant.

En ce qui concerne les risques, la volatilité du portefeuille diversifié est de 18,3 %, contre 17 % pour le portefeuille de départ.

Les gains importants offerts par la diversification ne se sont donc pas faits au détriment des risques. La légère hausse de volatilité provient notamment des pays émergents, une classe particulièrement volatile par nature.

Un portefeuille massivement diversifié permettra de tirer parti des opportunités du marché où qu’elles se trouvent, et pour à peu près le même niveau de risque que celui du S&P500.

Pas une stratégie globale

Meilleurs rendements, risque égal, cette stratégie semble presque trop belle pour être vraie.

Cependant, il est important de préciser que cette stratégie ne devrait pas constituer une stratégie d’investissement globale en soi, du fait de sa volatilité trop importante.

Elle ne contient en effet que des actions, et si vous vous demandez où est le problème, le voici: lors d’une crise comme celle de 2008, ou encore en 2001-2002, les actions perdent 50 % de leur valeur.

Et croyez-moi, vous ne voulez pas perdre 50 % de votre portefeuille. Paul Merriman conseille d’ailleurs de détenir un certain pourcentage d’obligations en portefeuille. Ce pourcentage pourra varier selon votre âge, votre aversion au risque ou encore selon votre horizon d’investissement.

La stratégie ultime d’achat-conservation devrait donc simplement être considérée comme étant une façon de booster la partie « actions » d’un portefeuille diversifié, comprenant aussi des obligations et de l’or.

Ne vous trompez pas, booster la partie action, c’est déjà beaucoup: vous pouvez désormais dépasser l’idée selon laquelle il est impossible de battre le marché. La stratégie de Paul Merriman nous l’a démontré.

Pourquoi ça marche ?

Si vous avez suivi les différentes étapes jusqu’ici, vous pourrez vous demander: comment se fait-il que le rendement du portefeuille augmente à mesure qu’on le diversifie ? Excellente question, merci de l’avoir posée !

Sans prétendre à être totalement omniscient sur cette question, je vois a priori deux explications (il peut y en avoir d’autres):

  • Le portefeuille est progressivement diversifié avec certaines classes d’actions dont la performance historique surpasse celle du S&P 500. C’est notamment le cas des petites capitalisation et des actions value.
  • La diversification permet de lisser les pertes qui sont toujours plus difficiles à rattraper (une perte de -20 % requiert un gain de +25 %, simplement pour être rattrapée).

Conclusion sur la diversification d’un portefeuille

Paul Merriman nous a montré, en s’appuyant sur des données solides et suffisamment longues pour être représentatives, que la diversification permettait d’augmenter les rendements d’un portefeuille d’investissement.

Toute forme de diversification n’est cependant pas bonne à prendre. Les actifs sur lesquels reposent la diversification de la stratégie ultime de Merriman sont éprouvés et connus.

Si votre approche de la diversification consiste à investir dans 50 fonds communs de placement différents, dont vous ne savez pas exactement ce qu’ils contiennent, les chances sont fortes pour que vous n’en tireriez rien de bon.

Cinquante cancres n’auront pas plus de chance de résoudre une équation mathématique compliquée qu’un seul. En revanche, dix bons élèves résoudront l’équation bien plus vite qu’un seul bon élève.

Penser à diversifier, c’est bien, mais le faire avec des actifs solides que vous comprenez, c’est mieux.

La diversification a donc un double effet kisscool: lissage des risques (première partie de l’article), augmentation des rendements (deuxième partie). « What else ? », comme dirait George.

10 commentaires sur “La diversification réduit les risques et augmente le rendement

  1. J’adore l’analogie avec le premier de la classe et les 50 cancres (au moins ceux qui avaient encore un doute sur les FCP…ben c’est très clair !).
    Dézinguer le Revenu, c’est pas mal non plus (j’ai lu un de leurs articles sur les AV et les PER…franchement, à se demander s’ils n’ont pas des rétrocommissions ?)
    Merci, j’ai bien ri :)))) – et ça, ça n’a pas de prix !

    1. Avec des frais aussi élevés, les FCP ne peuvent pas finir premier de la classe. Ceux qui ont le plus de frais perdent. C’est mathématique.
      J’espère que personne ne suit leurs recommandations d’achat, car ils ont manifestement cassé leur boule de cristal ! De manière générale, il vaut mieux éviter de suivre les recommandation d’achat sur actions individuelles. Les magazines financiers en produisent pour vendre du papier, faute de faire gagner de l’argent à leurs lecteurs.

  2. Dans l’esprit de diversification, y a-t-il un intérêt à avoir plusieurs comptes-titres dans plusieurs banques/brokers, voire dans plusieurs pays et dans plusieurs monnaies?

    1. Oui, pour les patrimoines importants, cela peut être intéressant de diversifier dans plusieurs comptes et dans plusieurs devises, et pourquoi pas avec des stratégies différentes aussi.

  3. Cet excellent article (tout comme les autres) fait vraiment écho à ce que j’essaie de construire aujourd’hui avec l’ambition de l’inscrire dans un PEA, avec une allocation cible de 70% actions/30% défensifs, et le tout uniquement en ETF :
    1- Large caps USA : 31%
    2- Small caps USA value : 8%
    3- Large caps Europe ISR : 17%
    4- Small caps Europe value : 4%
    5- Japon : 3,5%
    6- Pays émergents : 6,5%
    7- Obligation d’état ou d’entreprise long-terme : 15%
    8- Immobilier côté : 7,5%
    9- Or : 7,5%

    Est-ce qu’une répartition de ce type représente une allocation correctement équilibrée pour aller chercher une rendement de 8%/an ? Ne comporte-t’elle pas de failles ou un manque d’engagement (12% du portefeuille) peut-être sur les aspects beta (value + small) vis-à-vis de la partie défensive (30%) ? Et je me pose également de l’intérêt des positionnements sur des produits ISR en termes de rendement, peut-être plus significatifs en Europe ?

    1. L’immobilier côté fait partie des actifs risqués, il s’agit d’actions. L’allocation est donc plus proche d’un 77,5% offensifs / 22,5% défensifs.
      J’aurai tendance à mettre moins d’ETF dans un PEA, pour limiter les frais de courtage, et à passer par une AV ou un CTO si le but est d’avoir un portefeuille plus complet. On ne peut d’ailleurs pas mettre d’or, ni d’obligations d’entreprises ou à long terme, ni de small value dans un PEA. Surpondérer les USA ne me semble pas forcément nécessaire, d’autant que leurs actions font partie des plus chères. L’impact sur le rendement de l’ISR est jusqu’ici positif, mais ça peut s’inverser. En tout cas, ce n’est pas un facteur de surperformance démontré, contrairement au smart beta.
      Après, difficile à dire si une allocation de ce type pourra générer du 8%. Elle l’a fait dans le passé, mais l’avenir reste imprévisible.

  4. Dans ce cas, je pense me contenter d’un PEA en 100% action, uniquement diversifié géographiquement, en modérant mes versements mensuels, puisqu’en stratégie passive on n’a pas d’ETF « défensifs ». Mon horizon de placement est à 10 ans.
    1- S&P500 : 50%
    2- Euro Stoxx 600 : 30%
    3- Emerging Market : 14%
    4- Japan Topix : 6%

    Et en complément, je compte ouvrir un CTO avec une allocation 70% actions/30% défensifs de ce type :
    1- Large caps USA : 28%
    2- Small caps USA value : 7%
    3- Large caps Europe : 16%
    4- Small caps Europe value : 5%
    5- Japon : 4%
    6- Pays émergents : 10%
    7- Obligation d’état ou d’entreprise long-terme : 10%
    8- Obligation d’état ou d’entreprise moyen-terme : 10%
    9- Matières premières : 5%
    10- Or : 5%
    J’ai supprimé l’immobilier côté car je n’arrive pas à saisir l’atout de cet actif dans un portefeuille, d’autant que j’ai comme bon français déjà un patrimoine immobilier (résidence principale + SCPI). Je ne perçois pas son comportement vis-à-vis des autres classes d’actifs, au regard d’une crise financière.
    Cette allocation CTO diversifiée a-t’elle les moyens de tenir un objectif de 8% de rendement sur mon horizon de placement de 25 ans ?

    1. Pour le PEA, un portefeuille avec 2 ETF (86 % World / 14 % Emerging) fera le même travail. Il y a bien un ETF défensif éligible au PEA (Lyxor PEA Obligations d’État Euro), mais le PEA reste avant tout une enveloppe offensive.

      Si vous êtes déjà exposé à l’immobilier via une RP et un portefeuille de SCPI (l’équivalent non coté des SIIC), alors effectivement avoir de l’immobilier coté en portefeuille ne me paraît pas indispensable.
      En cas de crise mondiale, l’immobilier coté chutera (comme en 2008/2020), c’est un secteur comme un autre, qui appartient à la classe des actions.

      Pour le CTO, avec cette composition, du 7 à 8 % me paraît jouable, si le marché continue au même rythme que par le passé (ça, personne ne peut le savoir à l’avance).

      1. Je pensais que scinder le MSCI world en 4 ETF me permettrait de baisser le coût au sein du PEA par rapport au frais de gestion des ETF mais j’en déduis que non, c’est spécifiquement parce que c’est une enveloppe PEA que le couple ETF World/Emerging Market est plus pertinent ?
        Un grand merci Antonin pour toutes ces réponses.

        1. Cela permet en effet de baisser les coûts des frais de gestion, mais cela augmente les frais de courtage et rajoute de la complexité. Le PEA est l’enveloppe ayant les frais de courtage les plus élevés, un portefeuille avec peu d’ETF est donc pertinent. Si l’on cherche à mettre en place un portefeuille plus complexe avec plus d’ETF, l’AV et le CTO conviendront mieux. Avec plaisir 🙂

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