Lorsque l’on parle d’investissement en bourse, le meilleur chemin à emprunter est sans doute celui de construire un portefeuille d’ETF.
J’ai déjà abordé dans un précédent article pourquoi les ETF sont la meilleure façon d’investir en bourse. Voici un rapide résumé de leurs nombreux avantages :
- Ils permettent une énorme diversification sans coût supplémentaire.
- Ils permettent d’investir dans à peu près tout ce qui existe : actions, obligations, métaux, matières premières, cryptomonnaies.
- Ils permettent de minimiser les risques, puisqu’un seul ETF peut contenir plusieurs centaines ou milliers de titres différents.
- Ils permettent d’investir passivement, en y passant un minimum de temps.
- Vous vous moquez de la performance individuelle de chaque titre; seule vous intéresse la performance de l’ensemble du marché.
- Vous n’avez pas besoin d’analyser des graphiques ou des bilans d’entreprises.
- Vous ne vous demandez plus si vous avez choisi les bons titres. Les grands indices boursiers montent à long terme, et les ETF vous permettent de profiter de cette hausse, sans effort.
- Vos frais d’investissement sont très faibles, environ 10 fois inférieurs à un fonds commun de placement standard.
Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il est possible d’investir dans près de 2000 ETF différents. De quoi frôler la surchauffe pour faire son choix !
D’où la question posée dans cet article : comment constituer le meilleur portefeuille d’ETF possible ?
Même si cette question va impliquer de choisir des ETF, c’est pourtant loin d’être la seule question à se poser.
Le meilleur portefeuille d’ETF aura des caractéristiques générales, auxquelles vous devrez faire attention quel que soit votre profil d’investisseur.
Ensuite, en fonction de votre profil, de vos objectifs particuliers et de votre tolérance au risque, le meilleur portefeuille d’ETF pour vous aura des caractéristiques bien spécifiques, qui vous seront propres.
Commençons par les caractéristiques générales.
Le meilleur portefeuille d’ETF est celui qui minimise les frais
Lorsqu’on investit, on obtient un retour sur investissement qui correspond à la formule suivante :
Retour sur investissement = Rendement de l’investissement – Frais de l’investissement
Peu importe le rendement que vous obtiendrez, votre priorité sera toujours de minimiser vos frais, de sorte qu’ils aient le moins d’impact possible sur votre rendement.
Il y a deux types de frais lorsque vous investissez dans des ETF :
- Les frais de gestion annuels de l’ETF
- Les frais du courtier (les frais d’ordre) qui vous permet d’acheter des parts d’ETF
Les frais de gestion des ETF
Aujourd’hui, les frais de gestion des ETF les plus compétitifs situent autour de 0,15%/an. Autrement dit, ces frais sont vraiment très légers.
Certains émetteurs d’ETF ont même lancé des gammes d’ETF encore plus low-cost :
- La gamme Core de Lyxor propose des ETF entre 0,04% et 0,12% de frais
- La gamme Core de iShares propos plusieurs ETF entre 0,07% et 0,15% de frais
- La gamme Prime d’Amundi propose un grand nombre d’ETF avec 0,05% de frais
Attention cependant, certains ETF ont encore des frais supérieurs à 0,50%/an. Si vos ETF ont des frais de cet ordre, il y a probablement moyen d’en trouver des moins chers.
Le type de compte que vous choisirez aura aussi un impact sur les frais des ETF :
- Un CTO vous donnera accès à une gamme d’ETF très variée et parmi les moins chers, avec les frais d’ordre les plus intéressants.
- Un PEA vous donnera accès à un choix d’ETF plus limité, uniquement tourné vers les actions, qui auront des frais annuels un peu plus élevés; et à des courtiers ayant des frais d’ordre légèrement supérieurs aux courtiers CTO.
- Une assurance vie vous donnera également accès à une sélection d’ETF restreinte (mais diversifié en actifs : or, obligations…), qui auront des frais annuels supérieurs au CTO. En revanche, vous n’aurez aucun frais d’ordre sur assurance vie (pour les plus compétitives d’entre elles), mais ils seront remplacés par des frais de gestion (souvent de l’ordre de 0,6%/an), à rajouter aux frais annuels des ETF.
Voici quelques exemples d’ETF World (permettant d’investir dans les principaux pays développés) accessibles depuis différents types de compte (vous noterez les différences dans les frais de gestion) :
- CTO : SPDR MSCI World UCITS ETF (IE00BFY0GT14) – 0,12% de frais annuels
- PEA : Amundi MSCI World UCITS ETF EUR (C) (LU1681043599) – 0,38% de frais annuels
- Assurance vie : Lyxor MSCI World UCITS ETF – Dist (FR0010315770) – 0,30% de frais annuels
Certains ETF (mais c’est plus rare) peuvent avoir des frais d’entrée ou de sortie. Privilégiez toujours ceux qui n’en n’ont pas, et qui comportent seulement des frais de gestion annuels.
Les frais de courtage
Ensuite, il y a les frais du courtier, qui vous donne accès aux différents ETF : ce sont les frais d’ordre. Ces frais surviennent lors de chaque transaction (achat ou vente d’ETF), et dépendent du courtier.
Veillez à sélectionner un courtier dont les ordres de bourse sont les moins chers possibles. Vous trouverez facilement plusieurs comparateurs de courtiers en ligne.
Certains courtiers, comme Degiro, proposent aussi des ETF gratuits, sans frais de courtage. Si vous en avez la possibilité, éviter les frais de courtage est un plus indéniable pour la performance de votre portefeuille d’ETF.
Voici quelques exemples d’ETF sans frais de courtage chez Degiro :
- Actions monde : Vanguard FTSE All-World UCITS ETF (IE00B3RBWM25)
- Actions immobilier Europe : iShares European Property Yield UCITS ETF (IE00B0M63284)
- Obligations moyen terme : Lyxor Euro Government Bond 7-10Y (DR) UCITS ETF (LU1287023185)
- Or : WisdomTree Physical Gold (JE00B1VS3770)
Rappelez-vous que tous les euros qui ne disparaissent pas dans des frais pourront travailler pour faire grossir votre capital.
La fréquence d’investissement
Par ailleurs, votre style d’investissement aura un impact sur les frais d’ordre : si vous investissez tous les mois en achetant des parts d’ETF, vous aurez plus de frais de courtage que si vous investissez tous les trimestres, ou une fois par an.
Pour optimiser vos frais, vous pouvez vous en tenir à la règle suivante :
- Si vous investissez de petites sommes (100 ou 200€ à chaque fois), essayez d’espacer un peu vos investissements pour limiter vos frais d’ordre : une fois par trimestre, ou deux fois par an.
- Si vous pouvez investir des sommes plus conséquentes (par tranche d’au moins 400 ou 500€), dans ce cas, vous pouvez investir tous les mois : les frais d’ordre ne représenteront pas un montant trop important par rapport à la somme investie.
Le meilleur portefeuille d’ETF minimise également la fiscalité
Votre retour sur investissement sera toujours amputé par la fiscalité de vos investissements, selon la formule suivante :
Retour net sur investissement = Retour brut sur investissement – fiscalité
Il est donc important de minimiser (voir d’annuler) la fiscalité de votre portefeuille d’ETF.
La fiscalité dépend avant tout de votre style d’investisseur
Contrairement à ce qu’on peut penser, durant la phase de d’accumulation du capital, la fiscalité ne dépend pas tant du type de compte que vous avez choisi (PEA, compte titre…) que de votre style d’investissement.
Tant que vous investissez à long terme et que vous achetez régulièrement des parts d’ETF sans les revendre, vous ne subirez aucune fiscalité sur vos plus-values (c’est valable quel que soit le type de compte que vous utilisez).
Pourquoi cela ? Parce que la fiscalité s’applique uniquement aux plus-values réalisées. Or, on réalise une plus-value (ou une moins-value) en revendant un ETF. Donc tant que vous ne revendez par vos ETF (pourquoi le faire si vous investissez à long terme ?), vous ne subirez aucune fiscalité sur vos plus-values.
En revanche, si vous réalisez des opérations d’achats/de vente fréquentes sur vos ETF, que ce soit en faisant du trading (ce que je vous déconseille) ou du suivi de tendance (intéressant mais à réserver aux investisseurs expérimentés), le mieux est de loger directement vos ETF dans une niche fiscale (PEA/assurance vie) afin de ne pas subir une imposition régulière.
Concernant les dividendes, la seule manière d’échapper à l’imposition est :
- D’investir en France et de rester dans une niche fiscale (PEA/Assurance vie).
- D’investir en France sur un CTO avec un ETF qui capitalise les dividendes
Si vous investissez à l’étranger, la fiscalité sur les dividendes est prélevée à la source par les États, qui appliquent chacun leur propre taux d’imposition.
Le type d’ETF (par capitalisation/distribution des dividendes) n’aura d’impact sur la fiscalité que pour les dividendes perçus depuis des sociétés françaises.
Mais investir dans un seul pays (pour échapper à la fiscalité sur dividendes) serait contraire au principe de diversification. Vous avez plus à y perdre qu’à y gagner.
La fiscalité lors des retraits
Lorsque vous aborderez la phase de retraits de votre investissement (lorsque vous souhaiterez utiliser votre portefeuille pour générer des revenus), la fiscalité appliquée sera la suivante, en l’état actuel des choses :
- Compte titre : 30% maximum (ou moins selon votre tranche d’imposition) sur les plus-values réalisées.
- PEA : 17,2% sur les plus-values réalisées (le PEA enlève le prélèvement forfaitaire unique, laissant à votre charge uniquement les prélèvements sociaux, de 17,2% actuellement)
- Assurance vie : 4 600€ peuvent être retirés chaque année sans être imposés, et au-delà, le taux de 24,7% sur les plus-values réalisées s’appliquera.
Suivant le stade dans lequel vous vous situez, la phase de retraits de votre portefeuille sera plus ou moins éloignée. Si vous êtes jeune, elles n’interviendra pas avant plusieurs décennies, et la fiscalité pourra rester indolore pendant toute la phase d’accumulation.
Minimiser les frais et la fiscalité sont les deux éléments dont il faut absolument tenir compte, quel que soit le portefeuille d’ETF que vous souhaitez mettre en place.
Le meilleur portefeuille d’ETF doit offrir une large diversification
Ah, mais attend, en investissant sur des ETF, on est déjà largement diversifié, non ? Car on a plusieurs dizaines voir centaines de titres différents par ETF.
Eh bien pas forcément. Certains ETF géographiques ou sectoriels sont relativement peu diversifiés.
Quitte à prendre un exemple plutôt extrême, un portefeuille qui serait constitué d’un unique ETF dans le secteur de l’énergie ne serait pas du tout diversifié.
Et pour cause, le secteur de l’énergie représente moins de 3% de la capitalisation boursière mondiale. Avoir un portefeuille constitué d’une seul ETF qui contient uniquement des entreprises dans le domaine de l’énergie, représente l’inverse de la diversification.
De même, un portefeuille constitué d’un seul ETF qui suivrait l’indice BEL20 (l’équivalent du CAC 40 pour la Belgique) est encore moins diversifié.
Même en ayant en portefeuille d’actions des plus grandes sociétés Belges, il ne faut pas oublier que ce pays ne représente que 0,3% de la capitalisation boursière mondiale (pardon si vous êtes Belge !).
Je pense que vous avez cerné le problème : un portefeuille d’ETF peut très bien être mal équilibré et peu diversifié.
Si vous voulez faire de l’investissement mono-ETF, autant se tourner vers l’indice le plus large qui soit : le MSCI ACWI, qui comprends les principaux pays développés et émergents) pourrait faire l’affaire. Le MSCI World, contrairement à ce qu’il semble indiquer, ne comprends que les pays développés.
Autrement, vous pouvez également aller beaucoup plus loin dans la diversification en combinant différents ETF.
Passons maintenant aux caractéristiques spécifiques qui feront d’un portefeuille d’ETF le meilleur portefeuille d’ETF pour vous.
Le meilleur portefeuille d’ETF tient compte de votre aversion au risque
Il ne faut pas oublier que les ETF sont pas des investissements en soi, mais des moyens d’investir (facilement et à faible coût) dans différents supports : actions, obligations, matières premières…
Partant de là, les questions telles que « Quel rendement puis-je attendre d’un investissement dans des ETF ? » n’ont pas de sens.
En fait, tout dépend de ce qu’il y a dans les ETF dans lesquels vous allez investir.
Les actions, l’or et les obligations sont des classes d’actifs qui ont un rendement, une volatilité et un comportement très différent selon l’état des marchés (prospérité, inflation, crise…).
Par exemple, si on observe un portefeuille constitué de deux ETF pendant la crise des Subprimes :
- Un ETF constitué d’actions du CAC 40 : Amundi CAC 40 UCITS ETF (LU1681046931)
- Un ETF constitué d’obligations des pays de la Zone Euro : Xtrackers Eurozone Government Bond UCITS ETF (LU0290355717)
En fonction de la répartition en pourcentage de ces deux ETF dans notre portefeuille, on aurait obtenu les rendements suivants pour la période allant du 15 juillet 2007 au 9 mars 2009 :
On peut voir que plus la répartition en actions est élevée, plus le portefeuille a souffert pendant la crise des Subprimes.
On remarque aussi que les idées reçues telles que « C’est la crise, la bourse s’effondre » sont en partie fausses. Lors des crises, ce sont les actions qui plongent, et non la bourse (qui désigne simplement le lieu dans lequel s’échangent différents actifs).
Et en l’occurrence, un investissement en bourse dans les obligations d’État a permis de réaliser un gain substantiel lors de la crise de 2008.
Alors non, la bourse n’a pas plongé en 2008. Par contre, selon votre stratégie, votre portefeuille peut avoir plongé, ou pas.
Lorsque vous constituez un portefeuille d’ETF, il est important de vous demander quel niveau de pertes allez-vous tolérer pendant les crise ?
Si vous avez du mal à rester serein(e) lorsque votre portefeuille perd 20% de sa valeur, alors il est dangereux pour vous de constituer un portefeuille d’ETF à 100% en actions.
La répartition de votre portefeuille entre différents actifs est ce qu’on appelle l’allocation d’actifs. C’est sur ce facteur que vous pouvez « jouer » pour adapter votre portefeuille à votre propre tolérance au risque.
Le meilleur portefeuille d’ETF tient compte du degré d’optimisation souhaité…
… Ainsi que du temps que vous souhaitez y consacrer !
Si un portefeuille peut très bien être constitué d’un seul ETF, à l’opposé, il est possible de mettre en place un portefeuille comportant entre 5 et 10 ETF.
Voici quelques avantages à avoir plusieurs ETF en portefeuille :
- Investir dans d’autres classes d’actifs que les actions (les obligations, les métaux) afin d’équilibrer son portefeuille.
- Investir dans les petites entreprises, dans un secteur, un pays ou une zone régionale particulière.
- Investir dans les facteurs Smart Beta.
Par exemple :
- ETF métaux précieux : WisdomTree Physical Precious Metals (DE000A0N62H8)
- ETF petites entreprises américaines : SPDR Russel 2000 US Small Cap UCITS (IE00BJ38QD84)
- ETF pays émergents : Amundi MSCI Emerging Markets UCITS (LU1681045370)
- ETF facteur qualité Europe : Amundi MSCI Europe Quality Factor UCITS (LU1681041890)
En associant plusieurs ETF, il est intéressant de se demander de quelle manière ils peuvent être complémentaires dans différentes phases de marché.
En contrepartie, plus vous aurez d’ETF en portefeuille, plus vos frais d’investissement risquent d’augmenter (sauf si vous arrivez utiliser uniquement des ETF sans frais de courtage, ou que vous espacez la fréquence de vos investissements).
Pour les petits portefeuilles et/ou si votre capacité d’investissement est restreinte, l’optimisation a donc une limite certaine.
Également, un portefeuille ayant entre 5 et 10 ETF vous demandera d’y passer un peu plus de temps à chaque fois que vous investissez, mais aussi de rééquilibrer votre portefeuille une fois par an.
À l’opposé, certains investisseurs préfèreront mettre en place un portefeuille minimaliste, composé de un à trois ETF très larges.
Le meilleur portefeuille d’ETF ne tient pas (trop) compte de ces éléments
La constitution d’un portefeuille d’investissement peut rapidement nous conduire à nous poser trop de questions, et à tergiverser sur des détails qui ont peu d’importance.
Le type de réplication de l’ETF
Le microcosme des investisseurs en ETF aime à se lancer dans des débats sans fin, comme celui de savoir si les ETF à réplication physique sont mieux que les ETF à réplication synthétique.
Pour rappel, les ETF répliquent des indices boursiers (indices d’actions, indices obligataires, indices de matières premières…). Pour suivre la performance de leur indice de référence, il existe deux grandes méthodes distinctes :
- Les ETF à réplication physique, qui contiennent exactement tous les titres des indices qu’ils répliquent.
- Les ETF à réplication synthétique, qui contiennent des titres très liquides, qui ne sont pas forcément présents dans l’indice répliqué. La performance de l’indice est obtenue grâce à un échange avec un organisme qui fournie une contrepartie (oui, c’est un peu technique).
L’avantage des ETF à réplication physique est qu’ils sont rassurant (ils contiennent vraiment tous les titres dans lesquels on souhaite investir). Leur inconvénient, c’est que la réplication peut être légèrement altérée selon le niveau de liquidité des titres contenus dans l’indice qui est répliqué.
L’avantage des ETF à réplication synthétique est qu’ils répliquent parfaitement la performance de leur indice. Leur inconvénient est qu’ils créent un risque de contrepartie lié à une éventuelle faillite de l’organisme qui fournit ladite contrepartie. Mais dans les faits, cet organisme est souvent lié à l’émetteur de l’ETF (qui est souvent une filiale de l’organisme qui fournie la contrepartie). Il est donc peu évident de dire que les ETF à réplication synthétique sont forcément plus risqués.
Ne vous prenez pas trop la tête avec ce type de question. Le meilleur choix, vous l’avez déjà fait : c’est celui d’investir avec des ETF.
Rappelez-vous, le principal risque est propre à l’investisseur : celui de mal calibrer son portefeuille et de dépasser sa propre tolérance au risque.
Vos investissements n’échouerons pas parce que vous avez choisi un ETF à réplication synthétique à la place d’un ETF à réplication physique, ou inversement.
Si vous avez toujours un doute, vous pouvez tout simplement mixer votre portefeuille d’ETF avec les deux types de réplication.
L’encours des ETF
Un autre « dada » des investisseurs en ETF consiste à considérer qu’il faut toujours investir dans les ETF qui sont les plus capitalisés (ceux qui possèdent le plus fort encours).
La raison ? Les ETF qui ont un encours trop faible vont forcément finir par disparaître.
Il est vrai qu’une société qui émet des ETF (Amundi, Lyxor, Vanguard…) peut décider d’en clôturer certains s’ils ne sont pas rentables pour elle, après plusieurs années.
Cependant, il y a d’autres éléments qui sont pris en compte, autres que l’encours : la concurrence des autres émetteurs d’ETF, la stratégie de l’émetteur (créer un ETF pour casser les prix, ou pour ouvrir un nouvel indice aux investisseurs) ou la dynamique de l’encours (vaut-il mieux un encours élevé en diminution ou un encours faible qui augmente régulièrement ?) sont autant d’éléments qui rendent incertain d’affirmer que tous les ETF peu capitalisés sont voués à disparaître (et que donc il ne faut pas y investir).
Et puis même si l’un de vos ETF disparaît ou fusionne avec un autre ETF qui l’aura absorbé, rien de grave à cela :
- Si votre ETF ferme, vous recevrez la somme que vous y avez investi. Il vous restera simplement à trouver un nouvel ETF.
- Si votre ETF fusionne avec un autre, vous recevrez en échange des parts du nouvel ETF (qui suivra normalement le même indice).
Mais ne vous en faites pas, ces deux types d’évènements sont très rares. Aucun des ETF dans lesquels j’ai investi n’a jamais fermé, et un seul de mes ETF a fusionné avec un autre dans les cinq dernières années.
Vous voyez, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Ce type de critère (l’encours) n’est pas à considérer en priorité : si vous hésitez entre deux ETF qui sont par ailleurs en tous points identiques, alors là oui, vous pouvez opter pour celui qui est le plus capitalisé.
Mais encore une fois, ce n’est pas l’encours de vos ETF qui fera que vous réussirez ou échouerez dans vos investissements.
Il n’y a pas de meilleur portefeuille d’ETF dans l’absolu
Le meilleur portefeuille d’ETF, c’est avant tout celui qui vous correspondra le mieux.
Un même portefeuille d’ETF peut être parfaitement adapté pour un investisseur et totalement inadapté pour un autre.
Par exemple, un portefeuille composé de 15 ETF sera particulièrement adaptée pour un investisseur qui recherche l’optimisation, une diversification maximale, et qui est prêt à y passer un peu plus de temps.
En revanche, il sera totalement inadapté pour un investisseur qui recherche la simplicité avant tout, et qui risque de se prendre la tête en devant gérer un trop grand nombre d’ETF.
Autre exemple, un portefeuille composé uniquement d’ETF d’actions sera adapté pour un investisseur qui souhaite prendre des risques, ou qui a un horizon d’investissement lointain.
En revanche, il sera particulièrement inadapté pour un investisseur qui cherche à minimiser les risques, à avoir un portefeuille très stable en période de crise et qui a un horizon d’investissement plus proche (pour un retraité par exemple).
Le meilleur portefeuille d’ETF, ce n’est donc pas un portefeuille que vous aurez copié sans réfléchir sur un autre investisseur. Car le meilleur portefeuille d’ETF n’existe pas dans l’absolu.
Le meilleur, ce sera avant tout le vôtre, celui que vous aurez constitué en tenant compte de votre profil de risque et de vos objectifs personnels.
Merci Antonin pour cet article très clair et pédagogique.
Avec plaisir 😉
Bonjour
J’adhère complètement à vos propos et sur le fait qu’investir en ETF est une excellente stratégie.
Je comprends qu’il n’y a pas de portefeuille idéal de ETF et que cela peut dépend de la situation de chacun.
J’ai bien noté les points à prendre en considération dans le choix d’un ETF mais j’avoue qu’il reste difficile de s’y retrouver dans la jungle des ETF.
Il pourrait être utile de faire une présentation plus détaillée de, par exemple, 30 ETF (ou plus!) reconnus et qui ont faire leur preuve (avec éventuellement leur + et leur -). Cela aiderait le débutant que je suis dans ses choix. Merci d’avance!
Bonjour Fab,
Le choix des ETF est souvent la dernière étape dans la constitution d’un portefeuille. Viennent avant : la définition des objectifs, de l’horizon d’investissement, du niveau de risque, le choix de l’enveloppe d’investissement, du courtier, et enfin, des ETF. Ce n’est pas strictement linéaire, car certaines stratégies s’appliquent avec des ETF déterminés, qui ne sont disponibles que dans certaines enveloppes ou chez certains courtiers. Il peut donc y avoir des allers-retours dans les différentes étapes, mais c’est la suite logique.
La plupart des investisseurs autonomes commencent par choisir leurs ETF, ils prennent ainsi les choses un peu à l’envers. Cela peut être une explication au fait de se sentir un peu perdu dans la jungle des ETF. Avoir bien déroulé les premières étapes permet déjà de faire un premier tri, mais pas de débroussailler totalement le sujet (pour rester dans la jungle 🙂 ), c’est vrai. Les frais, la politique de distribution des dividendes/coupons, le type de réplication, la diversification des émetteurs, et la structure du portefeuille (simple ou plus complexe, classique ou éthique…) déterminent enfin le choix des ETF.
Sachant que hors compte-titres, le choix est aussi guidé par la disponibilité des ETF dans l’enveloppe fiscale et chez le courtier ciblé, ce qui facilite la tâche.
Autrement, je retiens l’idée de présentation d’un panel ETF, pourquoi pas pour un futur article. 😉
Antonin
J’apprécie énormément votre site et les explications détaillées !
Ça fait 2h que je lis vos articles.
Ma question est : CTO parfait pour toucher le marché asiatique et étranger mais derrière c’est 30 % d’imposition.
PEA limite beaucoup à l’étranger mais peut on trouver des ETF asiatique avec Chine et Inde en grosse part facilement ? Si oui le ou lesquels ?
Je comprends que l’on ne peut pas jouer sur tout les tableaux mais un conseil la dessus m’aiderai à commencer.
Merci encore pour les informations !
Bonjour Vincent,
Merci pour votre retour 😉
Le PEA permet bel et bien d’investir dans le monde entier, sans limite. Il y a simplement moins de diversité que sur CTO, qui donne accès à des ETF plus spécifiques.
Vous pouvez par exemple vous diriger vers un ETF axé sur les pays émergents, qui comporte une part non négligeable d’actions chinoises et indiennes. On peut également trouver des ETF axés sur un seul pays (ce que je ne recommande pas, dans un principe de diversification).
J’ai par ailleurs écrit un article sur les ETF pour investir en Asie.
Bonjour Antonin,
Je vous remercie de votre retour clair.
Je vais étudier tous cela.
Bonjour Antonin,
Je vous remercie pour vos articles et votre page https://apprendre-a-investir.net/liste-etf-gratuits-degiro/ .
Degiro a actualisé une nouvelle Sélection principale ETF en septembre 2023.
Votre page est-elle déjà à jour svp, ou bien quand le sera-t-elle ?
Merci d’avance !
Bonjour Luco,
J’ai fait la mise à jour, et d’ailleurs la nouvelle sélection d’ETF de Degiro n’a en réalité que très peu évolué. En apparence, ils en ont en retirés plusieurs, mais qui sont en fait toujours sans commissions.
Cela me fait donc réaliser que ma liste est bien plus complète et à jour que la liste officielle de Degiro sur leur site web !
En conséquence, fiez-vous à ma liste en priorité, car vous aurez accès à beaucoup plus d’ETF à frais réduits.
Bravo pour ce blog !
ETF Synthétique vs. ETF Physique .
En prenant un SP500 et un Stoxx Europe 600, on « devrait » s’attendre à ZERO overalap sur ce type de portefeuille.
Hors, quand on regarde , par example, l’overlap du portefeuille suivant :
LU0908500753 (replication complète physique) : Amundi Stoxx Europe 600
LU1681048804 (replication Synthétique/Swap) : Amundi S&P 500
On a :
7% de « similarity » en termes du nombre d’entreprises (54 entreprises que l’on retrouve dans les DEUX ETF),
mais on a surtout *34%* de « similarity » en $ (en supposant une repartition 50/50 dans un tel portefeuille)
On peut penser que ce portefeuille est trés MAL diversifié
Je lis dans ce blog que Swap ou Physique, c’est pas important.
Que pensez vous de la « similarity » en $ d’un tel portefeuille ?
En mettant de coté un risque de « défaut » du swap … peut on considérer un tel portefeuille comme bien diversifié ?
Merci pour vos comments
Un ETF synthétique peut contenir des titres en dehors de l’indice qu’il réplique, même si à la fin à la performance est bien celle de l’indice grâce au swap.
Cela pourrait expliquer un chevauchement sur certains titres.
Pour ce qui est de la diversification du portefeuille, aucun problème puisqu’il s’agit de deux zones géographiques distinctes. Une bonne diversification géographique est en effet plus importante que le choix entre réplication physique ou avec un swap.
De quel outil vient ce chiffre de 34 % de similarité ? Si c’est une mesure de corrélation, c’est tout à fait plausible car les actions des pays développés évoluent souvent dans le même sens.