L’enveloppe fiscale désigne le type de compte que vous allez choisir pour mettre en place votre investissement.
Le choix de l’enveloppe fiscale se pose donc forcément lorsqu’on investit en bourse.
Le problème, c’est que bien souvent, les investisseurs ne se posent pas la question au bon moment.
En France, et probablement dans d’autres pays, la fiscalité fait tellement peur que les investisseurs ne pensent qu’à une seule chose : y échapper. Cela devient la priorité numéro une.
Ainsi, la plupart des investisseurs font la même erreur. Ils commencent par choisir l’enveloppe fiscale qui leur semble la plus avantageuse, fiscalement parlant. Ensuite, ils cherchent un courtier bon marché, et enfin, ils regardent ce dans quoi ils peuvent investir (actions, ETF…).
Pourquoi est-ce une erreur ? Parce qu’en procédant ainsi (en considérant la fiscalité et les frais avant toute chose), ils peuvent très bien se retrouver avec une stratégie qui ne leur convient pas du tout.
Or, le choix de la stratégie est bien plus important.
Choisir une enveloppe fiscale : tout sauf une question de fiscalité
En réalité, le choix de l’enveloppe fiscale n’a rien à voir (ou presque) avec la fiscalité.
Comment raisonnent la plupart des investisseurs
Si l’on reprend le raisonnement de la plupart des investisseurs, on obtient le schéma décisionnel suivant :
- Choix de l’enveloppe fiscale (quel type de compte ?)
- Choix du courtier (quel est le meilleur ?)
- Choix de la stratégie (quelle composition de portefeuille ?)
Agir ainsi revient à faire les choses à l’envers. Le problème, c’est que chaque enveloppe fiscale est particulièrement bien adaptée pour certaines stratégies, mais pas du tout pour d’autres.
En suivant cette logique, le choix de la stratégie est subordonné au choix de l’enveloppe fiscale, alors que la stratégie est la composante la plus importante quand on investit.
Pourquoi cela ? Une stratégie non maîtrisée ou inadaptée est la principale raison pour laquelle tant de gens perdent de l’argent en bourse.
Ils découvrent souvent au plus mauvais moment (souvent lors des crises) que leur stratégie est finalement trop risquée pour eux. Le stress engendré par l’effondrement de la valeur de leur portefeuille risque alors de leur faire prendre la plus mauvaise décision (revendre au plus bas).
Vous me direz peut-être que la stratégie ne fait pas tout, et que réduire son imposition est également important.
Je suis entièrement d’accord, mais il y a un malentendu qu’il faut lever une bonne fois pour toute :
Quand vous investissez en bourse, peu importe l’enveloppe fiscale que vous choisissez, vous ne paierez pas ou peu d’impôts.
Alors j’exagère très légèrement, puisque cette règle est avant tout valable pendant toute la phase de croissance de votre capital.
En effet, lorsque vous investissez à long terme, vous n’allez que très rarement revendre une partie de votre portefeuille.
Vous vous contenterez d’investir, de faire fructifier votre capital, et de générer des plus-values latentes. Ces plus-values latentes ne seront pas imposées, même sur un compte titres.
La question de l’impôt ne se posera que lors de la phase de retraits : le moment où vous allez commencer à considérer votre capital comme un source de revenus, et à vivre (en partie ou en totalité) de vos intérêts.
Suivant votre âge, cette phase peut se situer dans plusieurs décennies, et potentiellement dans 40 ou 50 ans pour les plus jeunes.
Anticiper la phase de retraits (qui est imposable) est important, mais l’imposition ne touchera pas tout votre capital : seulement une fraction des plus-values que vous aurez réalisées.
L’imposition ne devrait donc pas être la préoccupation principale des investisseurs (pour les spéculateurs, c’est différent, mais ce n’est pas le sujet).
Là où je veux en venir, c’est que si vous choisissez une stratégie qui n’est pas faite pour vous, vous ne verrez jamais la phase de retraits, parce que vous aurez abandonné l’investissement depuis bien longtemps.
Comment raisonnent les investisseurs avisés
Au lieu de choisir une enveloppe fiscale en premier, inversons le raisonnement :
- Choix de la stratégie (quelle composition de portefeuille ?)
- Choix de l’enveloppe fiscale (quel type de compte ?)
- Choix du courtier (quel est le meilleur ?)
En procédant ainsi, vous commencez par vous demander quelle est la stratégie la plus adaptée selon votre profil et votre horizon d’investissement.
Une fois que vous avez déterminé votre stratégie et que vous savez comment vous allez investir : vous choisirez une enveloppe fiscale qui vous permettra de mettre en place votre stratégie, sans être imposé (bien sûr, on se préoccupe « aussi » de la fiscalité).
Mais outre l’imposition, les enveloppes fiscales ont des caractéristiques très différentes, et n’offrent pas les mêmes possibilités.
C’est ce qui fait que selon la stratégie que l’on souhaite mettre en place, le choix de l’enveloppe fiscale sera différent.
Alors, comment faire pour choisir son enveloppe fiscale ?
Choisir son enveloppe fiscale
Il existe trois enveloppes fiscales en France. Voyons leurs caractéristiques, et quelles sont celles à privilégier en fonction de votre stratégie.
1. Le PEA
Le PEA, comme son nom l’indique (Plan d’Épargne en Actions), permet uniquement d’investir dans un portefeuille d’actions.
Cela veut dire que si vous investissez via un PEA, vous n’aurez pas accès aux autres classes d’actifs que sont les obligations, ou encore les métaux comme l’or.
Ce n’est pas forcément rédhibitoire, mais cela a des implications : les actions sont la classe d’actifs la plus performante à long terme, mais aussi la plus volatile.
Autres caractéristiques du PEA :
- Le plafonnement du compte à 150 000€.
- Tous les ETF ne sont pas éligibles au PEA, et ceux qui sont éligibles comportent parfois des frais de gestions supérieurs.
- Il n’est possible d’investir que dans des actions d’entreprises situées dans la Zone Euro.
Quelle stratégie appliquer sur un PEA ?
Le PEA permet uniquement la mise en place d’une stratégie offensive, qui sera donc volatile. Si vous investissez via un PEA, vous pouvez abandonner l’idée de construire un portefeuille équilibré, qui restera stable lors des crises.
Il faudra vous attendre à :
- Voir votre portefeuille plonger lors des crises, parfois jusqu’à -50%, voir plus.
- Avoir un portefeuille qui peut ne pas progresser pendant une décennie entière (cela peut arriver lors d’une période plutôt défavorable aux actions, telle que la décennie 2000-2009 qui a connu deux crises majeures).
Maintenant, sur le très long terme, vous serez probablement récompensé par de meilleurs rendements.
Voici trois types de stratégies offensives qui vous pouvez mettre en place sur un PEA :
- Un portefeuille Buy-and-Hold (achat-conservation dans un optique long terme) composé d’un ou plusieurs ETF d’actions.
- Un portefeuille d’actions individuelles situées en Zone Euro. Cependant, le stock picking (sélectionner des actions individuelles) donne souvent des résultats mitigés, voir médiocres.
- Un portefeuille de market timing, dans lequel vous suivrez la tendance sur des ETF. Le market timing donne de très bons résultats, mais nécessite cependant un calibrage assez fin et une certaine rigueur.
Le market timing et le stock picking engendrent des transactions régulières, ce qui ne pose pas de problème dans un PEA car les plus-values réalisées lors des transactions ne sont pas imposées.
Investir via un PEA vous placera dans la catégorie des investisseurs offensifs, qui acceptent une certaine volatilité.
Si vous êtes ok avec cela, alors foncez ! Mais le PEA ne conviendra pas à tout le monde, c’est certain.
2. Le Compte Titres (CTO)
Le compte titres est l’enveloppe la plus complète, celle qui donne accès aux trois principales classes d’actifs :
- Actions
- Obligations
- Matières premières
Dans un compte titres, vous avez accès à un très large choix d’actifs de toutes sortes. Vous n’êtes pas restreint géographiquement, comme sur le PEA.
Vous trouverez notamment :
- Des ETF extrêmement variés, vous permettant d’investir bien plus finement : ETF sectoriels sur les Méga-tendances, ETF ISR, ETF islamiques, ETF Smart Beta, ETF obligataires, ETF sur l’or et autres métaux, ETF sur les cryptomonnaies, etc. Vous trouverez également plus d’ETF sur les petites entreprises.
- Des actions cotées sur toutes les grandes places boursières mondiales (même si, encore une fois, je ne vous recommande pas le stock picking).
- Des produits dérivés et autres produits complexes (produits structurés…).
Le compte titres vous donne aussi accès aux ETF les plus compétitifs, et aux courtiers ayant les frais de courtage les moins chers.
Quelle stratégie appliquer avec un Compte Titres ?
Dans un compte titres, toutes les plus-values concrétisées par la vente d’un actif sont imposées.
Pour conserver une imposition nulle ou très réduite, vous devrez donc investir à long terme, de manière passive. C’est ce qui guidera votre stratégie.
Pratiquer le market timing, ou passer son temps à acheter et revendre des titres n’est donc pas une bonne idée, fiscalement parlant, dans un compte titres.
Cependant, en ayant accès à toutes les classes d’actifs, un compte titres vous permet notamment de mettre en place un portefeuille diversifié et équilibré, qui aura pour objectif premier de préserver votre capital, vous offrant ainsi un plus grand confort psychologique :
- Vous savez que votre portefeuille sera plus résistant qu’un portefeuille 100% en actions sur PEA lors des crises.
- Vous ne misez pas tout sur les actions, qui peuvent ne pas performer pendant plusieurs années. Dans les périodes difficiles, l’or ou les obligations pourront prendre le relais et tirer votre portefeuille vers le haut.
Le Compte Titres autorise aussi les allocations offensives, composées en grande partie d’actions. Mais si vous souhaitez être offensif, autant choisir une enveloppe fiscale qui vous offrira des avantages supplémentaires lors de la phase de retraits.
Le Compte Titres est l’enveloppe idéale si vous recherchez un risque modéré, ou souhaitez mettre en place une stratégie que vous ne pouvez pas appliquer sur un PEA ou une assurance vie (faut d’un choix d’actifs suffisant).
3. L’Assurance Vie
L’assurance vie n’est pas du tout une assurance (pourquoi s’amuser à nommer les choses par ce qu’elles sont, ce serait trop facile !), mais bien une enveloppe fiscale qui vous permet de loger vos investissements.
L’assurance vie permet parfois d’investir dans une liste d’actions en direct, mais elle donne surtout accès aux ETF et aux SCPI.
Concernant les ETF, le choix est plus varié que sur un PEA, puisqu’il vous permettra de couvrir toutes les classes d’actifs :
- Les actions
- Les obligations
- L’or (seul métal/matière première accessible).
Pour ce qui est des SCPI, les meilleurs assurances vie donnent accès à une vingtaines d’entre elle, ce qui permet de se constituer un portefeuille immobilier diversifié. C’est d’ailleurs, avec le plan d’épargne-retraite, la seule enveloppe permettant d’investir dans des SCPI.
En revanche, contrairement au compte titres, les choix possibles pour chaque classe d’actif sera beaucoup plus limité : tout au plus quelques dizaines d’ETF (ce qui peut néanmoins être suffisant).
La grande différence avec le compte titres ou le PEA, c’est que l’assurance vie permet d’investir plus facilement :
- Les ordres sont simplifiés (un seul type d’ordre : acheter ou vendre).
- Il n’y a pas de frais d’ordres.
- Vous pouvez automatiser votre investissement à 100% grâce aux prélèvements mensuels, en indiquant dans quel support votre argent doit être investi. Il n’y a pas plus simple comme façon d’investir !
En revanche, la simplification et l’automatisation que permet l’assurance vie à un coût : 0,60% de frais de gestion annuels la plupart du temps (en plus des frais des ETF/SCPI).
Enfin, l’assurance vie est un outil de transmission patrimoniale, puisqu’il permet de réduire considérablement (voir d’annuler) l’impôt sur la transmission.
Quelle stratégie appliquer avec une Assurance Vie ?
L’assurance vie est une enveloppe très polyvalente. Vous pouvez mettre en place un portefeuille équilibré, comme sur un compte titres, mais avec des ETF plus classiques.
Les ETF sectoriels, Smart Beta, ou ISR sont en effet relativement rares (voir absents) des assurances vie. Toutefois, ils sont largement accessibles via une assurance vie luxembourgeoise, qui donne accès à plusieurs milliers d’ETF !
Vous pouvez également vous montrer plus offensif en pratiquant le market timing (les transactions au sein de votre portefeuille ne seront pas fiscalisées), ou en adoptant une allocation plus riche en actions.
L’assurance vie convient donc à la fois aux investisseurs offensifs et défensifs.
Ce qui pourra faire pencher la balance en faveur de l’assurance vie, est si vous avez avant tout envie d’investir le plus facilement possible : en automatisant, en restant sur des ETF classiques (voir avec des SCPI), le tout dans une interface simplifiée.
L’assurance vie correspond donc à d’autres profils d’investisseurs que le PEA (les investisseurs uniquement offensifs) et le compte titres (les investisseurs plus conservateurs ou bien à la recherche d’actifs plus spécifiques).
Je n’aborde pas la question des fonds en euros des assurances vie, qui, dans une période de faible taux d’intérêts, ne constituent pas un support intéressant.
À chaque enveloppe fiscale sa stratégie
Vous avez pu remarquer que chaque enveloppe fiscale favorisait une stratégie particulière, et un type d’investisseur particulier.
La meilleure enveloppe fiscale n’existe donc pas dans l’absolu. Par contre, selon la stratégie recherchée et le profil de l’investisseur, il s’agira de choisir l’enveloppe fiscale la plus adaptée.
Pour résumer, voici un tableau qui récapitule les grandes caractéristiques de chaque enveloppe fiscale, et ce qui fait leur intérêt.
PEA | Compte Titres | Assurance Vie | |
---|---|---|---|
Caractéristiques | – Investir dans les actions et ETF d’actions (pas d’or ni d’obligations) – Plafonné à 150 000 € – Actions de la Zone Euro uniquement | – Le plus grand choix d’actifs (actions, obligations, matières premières, etc) – Très large choix d’ETF thématiques et sectoriels | – Investir dans des ETF et SCPI – Choix d’ETF retreint mais accès aux différentes classes d’actifs (actions, or, obligations) – Interface simplifiée – Automatiser ses investissements |
Stratégie adaptée | Stratégie offensive (allocation 100% en actions, market timing) | Stratégie équilibrée (allocation diversifiée) et passive | Stratégie offensive (allocation 100% actions, market timing) ou équilibrée (allocation diversifiée) |
Types d’investisseurs | Investisseurs offensifs, qui acceptent la volatilité | Investisseurs défensifs ou recherchant une thématique spécifique | Investisseurs offensifs/défensifs voulant se simplifier la vie |
Maintenant que vous savez quelle enveloppe fiscale choisir en fonction de la stratégie que vous souhaitez appliquer, nous pouvons (enfin) aborder la fiscalité.
Et la fiscalité dans tout ça ?
Nous l’avons vu, la question fiscale se posera surtout lors de la phase de retraits du portefeuille : lorsque vous souhaiterez utiliser votre portefeuille pour générer des revenus.
Sur PEA ou assurance vie, vous serez imposé sur les plus-values réalisées uniquement lors des retraits.
Par exemple, si vous retirez 30 000€ par an de votre portefeuille, et que sur cette somme, 15 000€ sont considérés comme étant des plus-values, vous ne serez imposés que sur ces 15 000€.
Sur un compte titres, vous serez imposé sur toutes les plus-values réalisées sur votre compte (même si vous ne faites pas de retraits).
Le tableau suivant résume le niveau d’imposition sur les plus-values des différentes enveloppes fiscales.
PEA | Compte Titres | Assurance Vie | |
---|---|---|---|
Fiscalité sur plus-values latentes | Aucune imposition | Aucune imposition | Aucune imposition |
Fiscalité sur plus-values concrétisées | Aucune imposition | 30% (12,8% Taux Forfaitaire Unique + 17,2% prélèvements sociaux) | Aucune imposition |
Fiscalité sur plus-values lors des retraits | 17,2% (prélèvements sociaux uniquement) | (l’imposition se situe au niveau des plus-values concrétisées et non lors des retraits) | 24,7% après abattement (7,5% Taux Forfaitaire Unique + 17,2% prélèvements sociaux) |
Avantage spécifique | Taux Forfaitaire Unique à 0% | Aucun (d’où l’importance d’adopter une stratégie passive pour éviter la fiscalité) | Abattement annuel de 4 600 € sur le taux forfaitaire (9 200 € pour un couple) |
Fiscalement parlant, le PEA a le taux d’imposition le plus avantageux. Cependant, l’assurance vie permet de disposer d’un abattement jusqu’à 4 600€, ce qui la rend aussi attractive que le PEA dans la limite de l’abattement.
Les investisseurs actifs (stock picking) ou semi-actifs (market timing) ont donc intérêt à choisir l’assurance vie ou le PEA. Sur compte titres, les stratégies les plus efficientes seront les stratégies passives.
Combiner les enveloppes fiscales pour une meilleure efficience fiscale
Il peut parfois être intéressant de combiner deux enveloppes fiscales, pour profiter des avantages complémentaires des différentes enveloppes, et d’implémenter une même stratégie à la fois sur un PEA et sur une assurance vie.
Votre capital grossira moins vite sur votre assurance vie, qui est un peu plus chargée en frais qu’un PEA. Cependant, lors de la phase de retraits, l’assurance vie vous permettra de bénéficier de l’abattement sur les plus-values, ainsi que d’une fiscalité avantageuse pour la transmission.
Par ailleurs, si la fiscalité évolue en faveur/défaveur d’une enveloppe en particulier, en investissant dans les deux, vous vous assurez d’avoir toujours une partie de vos fonds dans l’enveloppe la plus attractive.
Si vous souhaitez investir via un compte titres, là aussi, il peut être intéressant d’appliquer également votre stratégie sur une assurance vie (ou inversement).
Le compte titres n’ayant pas d’avantage fiscal particulier pour les retraits, loger une partie de votre stratégie dans une assurance vie vous permettra de profiter de l’abattement fiscal, avec une fiscalité réduite pour une partie de vos plus-values.
Pourquoi investir via un compte titres dans ce cas ? Moins chargé en frais (pas de frais de gestion de contrat, fonds plus concurrentiels, faibles frais de transactions), le compte titres aura tout de même l’avantage de faire grossir votre capital plus rapidement, et de vous offrir un plus grand choix d’actifs pour investir.
Vous pouvez aussi reporter la fiscalité de votre compte titres en laissant courir les plus-values sur plusieurs années (ce qui suppose d’opter pour une stratégie passive à long terme).
Efficience fiscale totale ou simplicité maximale ?
L’inconvénient de mettre en place une stratégie dans deux enveloppes différentes, c’est qu’il vous faudra gérer deux comptes d’investissement au lieu d’un.
C’est un inconvénient relativement léger lorsqu’on parle d’investissement passif (ou même semi-passif), mais à vous de voir ce que vous préférez.
Dans tous les cas, investir ne doit pas être une prise de tête. Le mieux peut être l’ennemi du bien, surtout si une répartition trop compliquée risque de vous faire abandonner toute idée d’investir.
Toutefois, personne ne peut anticiper les évolutions fiscales à venir, pour les différentes enveloppes.
Il peut donc s’avérer utile d’avoir deux comptes dans deux enveloppes différentes, même si vous n’en utilisez réellement qu’un seul.
Bien entendu si vous appliquez plusieurs stratégies différentes (par exemple, j’investis en suivant une stratégie buy-and-hold associée à une stratégie de market timing), il devient alors compliqué d’avoir deux enveloppes fiscales pour chaque stratégie, car cela reviendrai à devoir gérer quatre comptes en même temps.
Si vous implémentez deux stratégies différentes, vous bénéficiez déjà de la diversification fiscale (car vous ne mettrez probablement pas en place vos deux stratégies dans la même enveloppe fiscale).
Conclusion
Cet article est clairement rentré dans les détails, en vous montrant quelle enveloppe est la plus approprié en fonction de votre stratégie, et les différentes possibilités qui s’offrent à vous.
Si tout cela vous parait un peu complexe, et s’il n’y avait qu’une seule chose à retenir, ce serait celle-là :
Ne choisissez pas votre enveloppe fiscale en fonction de la fiscalité : le plus important est avant tout de choisir la stratégie qui vous convient le mieux. Celle qui vous permettra d’investir sereinement sur le long terme.
Ensuite, quelle que soit la stratégie que vous appliquez (si tant est que vous ne vous lancez pas dans la spéculation, et que vous restez dans l’investissement), vous pourrez toujours échapper à l’imposition (ou la réduire fortement) pendant toute la phase de croissance de votre portefeuille.
Bonsoir,
Intéressant la précision sur l’imposition des plus-values uniquement lors du retrait du PEA. En effet, cette spécificité permet à un investisseur de pouvoir réinvestir ses plus-values et dividendes en totalité sur le PEA. Alors que sur un compte-titre, l’investisseur est imposé chaque année sur les plus-values et dividendes en N-1.
C’est la stratégie que j’utilise (comme beaucoup d’autres) afin de me constituer un capital au fur et à mesure des années et obtenir une rente d’ici quelques années que je pourrai retirer facilement (car PEA de plus de 5 ans) avec une fiscalité moindre (prélèvements sociaux à hauteur de 17.2% uniquement).
Bonne soirée
Bonsoir,
Le PEA est une niche fiscale, dont l’avantage est de ne pas être imposable tant que les sommes restent dans le PEA, même si des plus-values sont concrétisées.
En contrepartie, le PEA a quelques inconvénients (quantité d’actifs éligibles au PEA limitée, plafond de versement, moins de choix de supports).
Bonjour, il me semble qu’il y a une petite coquille: l’abattement de 4600€ de l’assurance vie ne concerne que le taux forfaitaire unique (7,5%), les prélèvements sociaux sont toujours dus. En clair, il y a 4600€ imposés à 17,2% et le reste à 24,7%, ce qui du coup est moins avantageux, et rejoint la fiscalité du PEA, voire devient encore moins avantageux en cas de retrait important (cf le site des impôts. Il est vrai que leur formulation n’est pas très claire, cependant ce fameux abattement n’est que partiel…)
Merci pour votre site extrêmement instructif !
Bonjour,
Effectivement, l’abattement n’est que partiel puisqu’il ne s’applique pas aux prélèvements sociaux, qui sont dus dans tous les cas. Les impôts, ces petits malins… Merci pour la remarque en tout cas, c’est corrigé !
Au plaisir !
Bonjour,
Premièrement, merci pour cet article très instructif, surtout pour un nouveau résidant en France comme moi. J’ai quand même une petite question : est-on obligés de passer par l’une de ces trois enveloppes fiscales pour investir ? Ne peut-on pas simplement investir via une plateforme directement ?
Etant donné que je suis un résidant temporaire en France, je souhaite savoir s’il y a une possibilité d’investir sans passer par l’une de trois enveloppes fiscales ce qui faciliterait la gestion de mes investissements lors de mon départ de la France.
Bien à vous !
Bonjour Guy-Gaël,
Merci ! Oui, vous êtes obligé. Une enveloppe fiscale est un type de compte, et toute plateforme donne accès à un ou plusieurs types de comptes.
Si vous prévoyez un départ à l’étranger, l’enveloppe la plus portable est le CTO, un type de compte standard qui existe dans tous les pays. Vous pouvez en ouvrir un qui soit accessible aux résidents de votre futur pays. Comme cela, vous pourrez continuer d’y investir après votre départ.