
Investir éco-éthique – Placer son argent intelligemment de manière écologique, durable, éthique et sociale : profitez de la mégatendance des investissements équitables (sans sacrifier les rendements), de Christopher M. Klein, 2019 pour l’édition française, 174 pages.
Titre original : Ökoethinvesting
Résumé du livre en une phrase : Ce livre vous guide depuis la théorie des investissements durables jusqu’à la pratique, avec 8 stratégies pour investir votre argent de manière durable.
Faire d’une pierre deux coups
Aujourd’hui dans le monde, les 10% les plus riches possèdent la quasi-totalité des richesses.
Plutôt que d’essayer de renverser le système actuel, inéquitable, nous pouvons faire les choses plus subtilement : adopter les mêmes stratégies que les plus riches.
Cependant, il ne s’agit pas de réduire les inégalités pour encourager un consumérisme vide de sens.
Un progrès réel doit forcément prendre en compte les problèmes écologiques et sociaux auxquels nous faisons face. Il passe donc par des investissements durables.
Dans un monde qui est souvent en crise, on ne peut investir sans connaître de pertes temporaires. Cependant, un horizon d’investissement à long terme nous placera très probablement du côté des gagnants la fin.
En investissant dans des actifs durables, nous pouvons faire d’une pierre deux coups. Influence écologique et / ou éthique et sociale et rendement monétaire.
Aujourd’hui, les encours de l’investissement éthique connaissent une croissance à deux chiffres, et de nouveaux fonds verts apparaissent chaque année.
Néanmoins, l’investissement éthique reste subjectif car nous sommes tous différents. Ce livre vous permettra de poser quelques bases. Ce sera ensuite à vous de trouver votre chemin.
Bilan actuel de la situation
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Avant de savoir ce que les investissements éthiques peuvent apporter comme solution, il est utile de revenir sur la situation actuelle, et ce vers quoi nous nous dirigeons :
- L’activité humaine entraîne un réchauffement climatique difficile à freiner.
- Le réchauffement climatique impacte le niveau des océans, les éco-systèmes et la biodiversité.
- La croissance démographique entraine la raréfaction de l’eau douce.
- Les énergies nucléaires (accidents) et fossiles (pollution / épuisement) posent problème.
- La société valorise la recherche du profit à court terme et les écarts de richesse se creusent.
Ces conséquences touchent en premier les pays les plus pauvres, mais les pays industrialisés ne sont pas à l’abri pour autant.
Où cela nous mène-t-il ?
En plus de provoquer des problèmes d’approvisionnement alimentaire et en eau, des troubles sociaux et des migrations, la destruction de l’environnement a aussi un coût économique énorme.
Le professeur Heins a imaginé dans les années 90 un développement durable à trois piliers :
- Économie durable
- Environnement durable
- Équilibre social
L’objectif est de parvenir à un équilibre en ces trois piliers, qui s’influencent mutuellement.
En réalité, les entreprises ne sont pas à blâmer : elles répondent simplement à nos besoins. Il nous revient donc d’exprimer des besoins de consommation différents, et d’investir notre argent différemment.
Que peuvent faire les investissements durables ?
Les investisseurs écoéthiques veulent que leur argent génère non seulement des rendements, mais qu’il ait un impact positif au niveau écologique et social.
Voici six points sur lesquels l’investissement durable peut faire une différence :
- Augmentation de capital : Acheter des actions permet de soutenir le cours de l’action de l’entreprise, ce qui peut l’aider à obtenir des financements externes, tout en lui donnant une image positive.
- L’influence active : En devenant actionnaire, il est possible d’assister à l’assemblée générale et de veiller à la gouvernance de l’entreprise.
- Menace de désinvestissement : Les fonds souverain comme les groupes de petits investisseurs peuvent exercer une pression en menaçant de céder leurs parts si les questions éthiques ne sont pas traitées correctement.
- Les fonds durables sont en hausse : La demande pour les ETF éthique est en forte hausse, ce qui renforce la pression pour que les entreprises respectent les critères durables, faute de quoi elles subiront un désinvestissement.
- Les banques durables financent des projets avec votre argent : Par exemple, La Nef propose un livret d’épargne éthique et solidaire qui permet de financer uniquement les activités bénéfiques à l’homme et à son environnement.
- Promouvoir les start-ups et les projets d’investissement : Le crowdinvesting permet d’apporter aux jeunes entreprises innovantes et éthiques le capital nécessaire pour se lancer.
- Accorder des « prêts au développement » : La microfinance permet d’accorder des microcrédits aux personnes vivant dans des pays en développement et qui n’ont pas accès au crédit bancaire traditionnel.
Notre argent peut avoir un impact positif sur l’environnement ainsi que sur la vie de nombreuses personnes.
Qu’est-ce qui est écologique ou éthique et social ?
La définition de ce qui est éthique ou social est subjectif et peut varier d’une personne à l’autre.
Pour trouver une base commune, on peut distinguer plusieurs facteurs :
- Au niveau individuel : Adopter une consommation sobre et respectueuse, se tourner vers le marché de l’occasion, utiliser les énergies renouvelables, soutenir les projets et entreprises durables qui respectent le vivant (homme, plantes, animaux).
- Au niveau de l’entreprise : Utiliser des ressources renouvelables ou recyclées, privilégier les filières courtes, valoriser le capital humain, orienter la recherche vers les technologies d’avenir et la stratégie de l’entreprise vers le long terme.
Placer son argent de manière durable
La plupart des personnes qui souhaiteraient investir leur argent de manière éthique et sociale et/ou écologique et durable, connaissent peu le vaste éventail d’opportunité qui leur sont maintenant offertes.
Le carré magique de l’investissement
Avant de commencer à investir, il est nécessaire de connaître les paramètres importants à considérer :
- Le rendement : Les bénéfices après coûts et impôts.
- Le risque : Il augmente avec le rendement.
- La liquidité : La facilité et la rapidité avec laquelle nous pouvons investir.
- La durabilité : La manière dont notre capital est utilisé d’un point de vue environnemental et social.
Les trois premiers paramètres sont quantitatifs et interdépendants, tandis que la durabilité est qualitative.
Critères pour des investissements durables
Les investissements durables peuvent être définis par différentes méthodes :
- Le filtrage négatif (critères d’exclusion) exclue les entreprises qui ne respectent pas les critères de durabilité (secteurs de la chimie, de l’armement, de l’alcool et du tabac, du jeu, du nucléaire, du sexe).
- Le filtrage positif (intégration de critères de qualité) évalue la durabilité des entreprises à partir des critères ESG (Environnement – Social – Gouvernance) et ISR (Investissement Socialement Responsable) pour ne retenir que les meilleurs par secteur. C’est une approche « Best in class ».
- L’impact investing vise des projets et des entreprises qui ont des objectifs spécifiques et mesurables (exemple : construction d’un champ photovoltaïque).
Aucune approche n’est parfaite, car certains moutons noirs arrivent parfois à se glisser dans les critères durables. Combiner les approches peut donc être intéressant.
Plus vous définissez la durabilité de manière étroite, plus vous excluez d’entreprises et de projets et moins il y a de produits financiers disponibles.
La question du rendement
L’investissement durable nous conduit à nous rapprocher d’entreprises qui visent, non pas une croissance des actions à court terme pour satisfaire les actionnaires, mais une vision à long terme avec une croissance saine et régulière.
L’investissement éthique s’accorde donc parfaitement avec l’investissement passif à long terme, qui demande très peu d’efforts, et qui permet d’obtenir un rendement au moins égal à l’investissement classique.
L’affirmation selon laquelle les investissements durables seraient financièrement moins rentables est fausse.
La question du risque
Tout investissement doit pouvoir trouver son équilibre entre le risque, le rendement et la liquidité. Les principaux risques liés à l’investissement sont :
- Risque d’entreprise : Le rendement des actions est influencé par les résultats de l’entreprise, d’où l’importance de la diversification.
- Risque sectoriel : Le rendement des entreprises d’un même secteur est souvent proche, ce qui crée un risque encore plus important pour les investisseurs écoéthiques, qui excluent certains secteurs.
- Risque de marché : L’évolution des taux d’intérêts et le contexte politique et économique.
- Risque de change : Les devises fluctuent les unes par rapport aux autres, ce qui peut modifier la performance lorsqu’on investit dans un pays qui utilise une autre devise que l’Euro.
- Risque de liquidité : Les actions sont très liquides (elles s’échangent facilement), tandis que les investissements participatifs sont moins liquides.
Plus vous investissez dans différentes catégories d’actifs, projets et sociétés, plus votre risque global est faible.
La question de la diversification
Dans les années 50, Harry Markowitz a développé une théorie de portefeuille qui montre qu’une meilleure diversification permet de réduire les risques, sans nuire au rendement.
La diversification consiste à répartir vos investissements dans différentes catégories d’actifs, qui ne sont pas corrélés entre eux (ils ne réagissent pas de la même manière aux événements).
Il faut cependant être conscient que les filtrages positifs et négatifs, qui servent à sélectionner les entreprises éthiques, réduisent les possibilités de diversification.
La question de l’échéance (horizon d’investissement)
Pour obtenir le rendement à long terme, il faut être capable de supporter les fluctuations (et parfois les baisses) à court terme. Cela nécessite d’adopter un horizon d’investissement à long terme.
Les crises sont toujours suivies par des rebonds haussiers, mais elles peuvent engendrer des comportements émotionnels.
Plus vous investissez de manière passive et moins vous regardez votre portefeuille (une fois par mois suffit), moins vous serez tenté d’intervenir et de prendre une mauvaise décision.
99% des investisseurs ne peuvent pas capitaliser via le trading ou la spéculation.
La question du rééquilibrage
Vos investissements ne produiront pas tous la même performance. Certains gagnent, d’autres perdent, et inversement au fil du temps.
Cela produit un déséquilibre dans la pondération de votre portefeuille. Il est donc nécessaire de rééquilibrer votre portefeuille au moins une fois par an.
Pour rééquilibrer, vendez la partie de votre portefeuille qui a pris le plus de valeur, puis achetez davantage de la partie qui a le moins progressé (ou qui a chuté).
Investissements durables – une mégatendance ?
Les investissements durables passent actuellement d’un produit de niche peu sollicité à une méga tendance.
Raisons et avantages de la mégatendance qu’est la durabilité
Plusieurs facteurs socio-démographiques vont dans le sens de la mégatendance des investissements durables :
- Les « millennials » (génération 1980-2000), sont particulièrement intéressés par l’investissement durable.
- Les femmes, plus attirées par le bien commun que par la performance, obtiennent de plus en plus souvent des postes d’encadrement.
- Les grandes fortunes gérées par les « family offices » sont aussi de plus en plus conscientes des enjeux durables.
- Les décisions politiques en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Ces évolutions alimenteront encore plus la demande de valeurs et d’investissements durables, et (…) également une hausse des prix sur les marchés financiers.
Quelles sont les grandes tendances ?
La mégatendance de la durabilité couvre plusieurs industries et secteurs :
- Les énergies renouvelables : La réduction des énergies fossiles et nucléaires favorise les énergies solaires ou éoliennes, et les subventions publiques entraînent la création de nombreuses entreprises liées aux énergies renouvelables (mobilité, production d’énergie, habitations à énergie passive…).
- Alimentation et approvisionnement : La demande pour les aliments biologiques et produits localement est en forte hausse. De même, le traitement et l’approvisionnement en eau potable seront un thème majeur du XXIe siècle.
- Économie durable : L’éthique et le respect de l’environnement sont de plus en plus au cœur des préoccupations des entreprises, ce qui est en partie lié à la demande croissante en produits durables.
- Vivre et construire : La construction immobilière demande d’importantes ressources, et les bâtiments écologiques, en matériaux recyclés et à énergie passive se développent.
- Social et santé : Le vieillissement de la population génère une forte croissance de ce secteur (maisons de retraite, médecine alternative, intégration des personnes handicapés et des réfugiés).
Ces cinq grandes tendances auront d’énormes conséquences sur nos vies futures.
L’investissement éco-éthique en pratique
Préparation à l’investissement éco-éthique
L’investissement (y compris l’investissement durable) demande de la patience. Avant de d’intéresser aux stratégies d’investissement durables, nous devons connaître nos exigences et objectifs.
Vos besoins et objectifs financiers
Pour que vous puissiez prendre des décisions réfléchies, vous devez d’abord savoir où vous en êtes et où vous voulez aller.
Voici quelques questions qui vous permettront de choisir les stratégies les plus adaptées à votre situation :
- Quel montant visez-vous ? Combien de temps vous laissez-vous ?
- À combien s’élève votre revenu ? Quel pourcentage de votre revenu pouvez-vous économiser ? Avez-vous déjà un capital ? (Ou des dettes ?)
La bonne banque
Les banques et les courtiers ne sont pas tous identiques. Certains sont plus durables que d’autres.
Les banques durables ne financent ni les fabricants d’armes, ni les usines polluantes, contrairement aux banques commerciales. Elles financent uniquement des projets écologiques, locaux et sociaux. Et elles sont également plus transparentes dans leur gestion.
D’un autre côté, les banques durables ont des frais de gestion de compte, souvent raisonnables, alors que certaines banques en lignes sont gratuites.
Voici quatre banques durables :
- La Nef : Bien qu’elle ne propose pas encore de compte courant ni de carte bancaire, la Nef propose un livret rémunéré et un compte à terme, sans frais de gestion.
- Crédit Coopératif : Le Crédit Coopératif propose un compte courant et différents placements, parts sociales ainsi que du financement participatif.
- Banque Triodos : Accessible depuis la Belgique seulement, la Banque Triodos propose un compte courant, des retraits gratuits, mais pas de prêts.
- Banque Alternative Suisse : Accessible aux résidents Suisses, la BAS propose tous les services d’une banque classique.
Ouvrir un PEA ou un compte titre, oui, mais où ?
Pour investir dans des actions et fonds, il faut passer par un courtier (PEA ou compte-titres).
Note : il existe aussi des assurances vie qui permettent d’investir dans des fonds éthiques.
Les courtiers n’ont pas spécialement de critères éthiques. Pour faire votre choix, vous pourrez privilégier ceux qui offrent une gestion de compte gratuite, des tarifs bas et la possibilité d’avoir accès aux ETF durables. Vous trouverez plusieurs comparateurs en ligne.
Vous pouvez également adopter un modèle multicompte pour vos finances avec :
- Un compte courant dans une banque éthique.
- Un livret d’épargne durable (le matelas de sécurité).
- Un compte d’investissement chez un courtier en ligne.
Avant de commencer : modèle multicomptes et taux d’épargne
Payez-vous en premier, c’est-à-dire que chaque début du mois vous mettez de côté pour épargner ou investir.
Automatiser vos mouvements d’argent vous permettra de gagner du temps, tout en étant certain d’épargner chaque mois pour construire votre liberté financière.
Par exemple, vous pouvez, programmer chaque mois deux virements automatiques depuis votre compte courant :
- Vers votre livret durable (5% de votre revenu).
- Vers votre compte-titres (15% de votre revenu).
Épargner 20% de vos revenus est ambitieux, mais à vous de voir à quelle vitesse vous voulez atteindre vos objectifs.
Stratégie n°1 : Les livrets, dépôts à terme et bons de caisse
Un certain coussin de trésorerie est impératif et important pour pouvoir faire facilement face aux impondérables financiers.
Il est conseillé d’avoir un coussin de sécurité équivalent à au moins 3 mois de salaire. Vous pouvez le loger dans :
- Un livret d’épargne : Accessible à tout moment.
- Un compte à terme : Le rendement peut être légèrement supérieur au livret d’épargne, mais il y a une durée minimale de placement.
Dans les deux cas, les rendements seront faibles car les taux d’intérêts sont très bas actuellement. Vous aurez donc du mal à compenser l’inflation.
Vous pourrez ouvrir un livret ou un compte à terme depuis l’une des quatre principales banques éthiques.
Stratégie n°2 : Obligations durables
Les obligations sont des dettes émises par les états ou les entreprises qui souhaitent se financer. Investir dans des obligations fait donc de vous un créancier, qui est rémunéré par le taux d’intérêt de l’obligation.
De plus, les obligations cotées voient leur cours fluctuer sur le marché : cela produit un gain ou une perte qui vient s’ajouter aux taux d’intérêt.
Les obligations d’état sont habituellement considérées comme des titres sûrs (note : pour les pays développés).
Oekom Research a évalué les obligations de plusieurs états selon une centaine de critères écologiques (biodiversité, changement climatique, énergie…) et sociaux (corruption, droits de l’homme, système politique…). Les pays sont ensuite classés :
- Pays durables : Suède, Suisse, Norvège, Danemark.
- Pays peu durables : Russie, Inde, États-Unis, Bahreïn.
Oekom Research note également les entreprises qui émettent des obligations, sur la base de critères sociaux (employés, responsabilité vis-à-vis des produits), de gouvernance (éthique d’entreprise) et environnementaux (impact et efficacité environnementale).
Échelonner un portefeuille d’obligations durables
La stratégie du bond ladder consiste à échelonner un portefeuille d’obligations pour augmenter sa liquidité.
Elle consiste à répartir vos investissements dans des obligations de différentes échéances (1 an, 2 ans, 3 ans…). Lorsque vos premières obligations expirent, vous pouvez réinvestir dans de nouvelles obligations à échéance maximale.
Le bond ladder vous garantit ainsi un flux de trésorerie constant et relativement sûr.
Stratégies n°3 : Actions durables
Les actions sont des titres de participation dans des entreprises, qui permettent de devenir copropriétaire de sociétés (actionnaire).
En tant qu’actionnaire, vous pouvez vous prononcer sur la politique de l’entreprise. Vous recevez une participation aux bénéfices sous la forme de dividendes, mais vous pouvez aussi tirer profit de la hausse du cours de l’action.
Concernant les actions durables :
- Les actions n’ont pas d’échéance, vous pouvez y investir à long terme (c’est même conseillé).
- Les actions sont très liquides, mais assez risquées. Cependant, les entreprises durables pensent à long terme : leur évolution est plus régulière.
- Les « parts citoyennes » sont des actions dédiées à un objectif commun (exemple : construction d’une centrale photovoltaïque).
- Vous devez passer par un courtier pour acheter des actions. Veillez à ce que vos frais de transactions ne soient pas trop élevés (évitez les ordres inférieurs à 500 €).
- La valeur des actions repose sur l’offre et la demande.
- Un portefeuille commence à être suffisamment bien diversifié à partir de 20 actions (ou bien en passant par un ETF).
Actions (vertes) écologiques et durables
L’auteur a répertorié 59 actions écologiques et durables, en partie basées sur le « Natur-Aktien Index » (NAI). En voici trois :
Nom | ISIN | Cours (mars 2019) | Pays | Secteur d’activité |
---|---|---|---|---|
2G Energy | DE000A0HL8N9 | 28,70 € | Allemagne | Unités de cogénération |
Boiron | FR0000061129 | 55,60 € | France | Homéopathie |
Canadian Solar | CA1366351098 | 24,99 $ | Canada | Énergie solaire |
Pour sélectionner vos actions, vous pouvez également vous baser sur la composition des fonds éthiques (qui ont déjà trié les actions par filtrage positif ou par exclusion).
Les actions écologiques et éthiques sont donc bien plus qu’un investissement idéaliste : elles sont également bénéfiques sur le plan financier.
Actions éthiques et sociales
L’auteur a ensuite répertorié 49 actions éthiques et sociales, en se basant sur la liste « World’s Most Ethical Companies » de l’Ethisphere Institute. Il s’agit d’une sélection plus large, avec des entreprises qui peuvent ne pas se préoccuper de la durabilité environnementale. En voici trois :
Nom | ISIN | Cours (mars 2019) | Pays | Secteur d’activité |
---|---|---|---|---|
Accenture | IE00B4BNMY34 | 183,49 € | Irlande | Conseil |
M & S 1884 | GB0031274896 | 3,62 $ | Grande-Bretagne | Commerce de détail |
Weyerhaeuser | US9621661043 | 25,00 $ | États-Unis | Forêt, papier, emballage |
Stratégie n°4 : ETFs durables
Les ETF sont des fonds indiciels passifs qui détiennent des actions ou des obligations. En investissant dans un ETF, vous devenez copropriétaire d’un fonds qui possède des parts dans différents titres.
Les ETF conviennent particulièrement à la majorité des investisseurs privés et ne devraient donc manquer dans aucun portefeuille.
Les ETF durables sont accompagnés par les sigles SRI (Social Responsible Investing) ou ESG (Environnemental, Social, Gouvernance).
Certains d’entre eux sont éligibles au PEA, ce qui permet d’investir avec un avantage fiscal.
9 avantages fous des ETF
Les ETF ont de nombreux avantages :
- Liquidité : Ils peuvent être achetés/vendus à tout moment.
- Adaptés aux débutants : Il est possible de commencer avec de petits sommes, sans avoir à y passer du temps.
- Transparence : Nous savons quels titres sont contenus dans l’ETF.
- Diversification : Un seul ETF permet d’acquérir un large portefeuille de titres, ce qui permet de réduire les risques.
- Adieu les droits d’entrée : Contrairement aux fonds gérés activement, les ETF n’ont pas de frais d’entrée.
- Grille tarifaire bon marché : Les ETF ont des frais courants (TER – Total Expense Ratio) bien moins élevés que les fonds actifs.
- Flexibilité : Nous pouvons construire un portefeuille qui respecte nos préférences individuelles.
- Capitalisation : Les ETF par capitalisation réinvestissent automatiquement les dividendes, ce qui renforce l’effet d’accumulation à long terme.
- Inflation des actifs financiers : L’augmentation de la masse monétaire initiée par la BCE entraîne une hausse de la demande des actifs financiers, et fait grimper leur cours.
Pour diminuer l’impact de la fluctuation des prix, vous pouvez investir régulièrement pour profiter de l’effet du coût moyen : si les cours baissent, vous pourrez acheter plus de titres à meilleur prix, ce qui sera bénéfique à long terme.
Ainsi, la volatilité des prix peut être synonyme de gains supplémentaires.
Inconvénients des ETF
Les ETF ont cependant quelques inconvénients :
- Faibles réserves de trésorerie : les ETF conservent moins de liquidités que les fonds actifs, ce qui peut poser problème pour les petits ETF dans des niches spécifiques.
- Risque de change : Ce risque survient quand on achète des ETF qui suivent un indice libellé dans une autre devise (ce n’est pas un risque propre aux ETF).
- Risque de contrepartie : les ETF dits synthétiques obtiennent la réplication de l’indice via un contrat de swap avec une banque, ce qui peut poser problème si cette dernière devient insolvable.
- L’horizon d’investissement : Les ETF exigent un horizon d’investissement à long terme (20 à 25 ans dans l’idéal).
- Les frais sont des coûts : Contrairement aux actions, les ETF ont des frais courants liés à leur détention (le TER).
- Pas de rendement excédentaires : Les ETF suivent des indices, ils reflètent donc toujours le marché.
- Pouvoir de marché et variété d’offre : Les ETF peuvent intensifier un ralentissement si tout le monde vend en même temps. De plus, il y a aujourd’hui tellement de variétés d’ETF que l’on peut s’y perdre.
- Peu de choix pour les ETF « verts » : Si les ETF éthiques et sociaux sont courants, les ETF « verts » à 100% sont encore rares.
Faites attention aux frais et coûts en choisissant :
- Des ETF qui ont de faibles frais de gestion.
- Un courtier dont les coûts de transaction sont faibles, voir qui permette de passer des ordres d’achat gratuitement.
Essayez également de minimiser les transactions (et de ne pas réagir aux crises).
Il est par ailleurs intéressant de noter que les ETF durables n’ont pas une performance inférieure à leurs équivalents conventionnels (c’est même souvent l’inverse !). Par exemple, le MSCI Europe SRI a obtenu un rendement de 7,80% sur 10 ans, contre 6,12% pour le MSCI Europe.
ETF durables
L’auteur a répertorié 36 ETF durables, selon plusieurs critères de sélection : impact investing (sélection spécifique d’entreprises), exclusion de secteurs controversés, ou filtrage positif (SRI/ESG). En voici trois :
Désignation | ISIN | TER | Critères |
---|---|---|---|
Lyxor MSCI USA ESG Trend Leaders | LU1792117696 | 0,25 % | Exclusion + SRI/ESG |
Lyxor New Energy | FR0010524777 | 0,60 % | Impact |
iShares MSCI Europe SRI | IE00B52VJ196 | 0,35 % | SRI/ESG |
Stratégie n°5 : Fonds actifs durables
Les fonds gérés activement sont souvent critiqués par les partisans des ETF.
Cependant, du point de vue de la durabilité, certains fonds actifs sortent du lot. C’est le cas de l’indice Natur Aktien Index (NAI), qui est composé de 30 entreprises internationales sélectionnées selon des critères particulièrement stricts :
- Produits ou services durables (énergie verte, agriculture biologique).
- Éco-conception des produits (durée de vie, recyclage, sécurité).
- Processus de production et de vente (minimiser la consommation d’énergie).
- Social (formation, santé, prestations sociales spéciales, promotion des minorités).
Par ailleurs, depuis 2013, la performance de l’indice NAI (+60%) a surpassé celle de l’indice MSCI World (+42%).
Par rapport aux ETF, qui suivent automatiquement des indices, les fonds actifs durables ont des gestionnaires qui peuvent prendre des décisions plus strictes en termes de durabilité.
Cet avantage peut compenser le fait que les fonds actifs ont plus de frais que les ETF (droits d’entrée et frais courants supérieurs).
L’auteur a répertorié 31 fonds actifs durables.
Note : Comme les fonds actifs ont des frais particulièrement élevés, je ne reporte ici qu’un seul exemple (celui dont les frais sont les plus faibles).
Fonds actif | ISIN | TER / Agio | Critères |
---|---|---|---|
Steiler Fair und Nachhaltig – Renten | DE000A1WY1P4 | 0,75 % / 0,50 % | Exclusion + ESG / SRI |
Stratégie n°6 : Fonds de microfinance
Dans beaucoup de pays en développement, les infrastructures bancaires ne permettent pas l’accès au crédit pour les particuliers.
Les microcrédits leur permettent de développer une activité économique par eux-mêmes, afin de sortir de la pauvreté.
Le développement des fintech dans le secteur financier donne aujourd’hui la possibilité aux investisseurs privés d’investir dans les fonds de microfinance.
Bien que les microcrédits soient délivrés sans garantie et contrairement aux idées répandues, 99% des emprunteurs remboursent leur prêt.
Les fonds de microfinance sont, à mon avis, une excellente opportunité d’investissement pour ceux qui sont plus susceptibles de poursuivre une approche d' »impact investing ».
Les fonds de microfinance sont un bon moyen de diversifier son portefeuille, avec des rendements pouvant aller jusqu’à 8%.
Cependant, la liquidité des fonds de microfinance est faible, un montant minimum de 1 000 € est souvent exigé, et les frais administratifs souvent élevés.
13 fonds de microfinance intéressants
L’auteur a répertorié 13 fonds de microfinance. Voici trois exemples :
Fonds de microfinancement | ISIN | TER / Agio | Finalité |
---|---|---|---|
Dual Return fund – Vision Microfinance | LU0563441798 | 1,45 % / 3% | Microcrédits entrepreneurs Amérique latine |
GLS KCD Mikrofinanzfonds III | LU1106543249 | 1,72 % / 3% | Microcrédits petites entreprises |
Wallberg Global Microfinance Fund I | LU0375612404 | 1,69 % / 3% | Microassurance, logement, infrastructures |
Stratégie n°7 : Crowdinvesting durable
Le crowdinvesting réunit plusieurs investisseurs privés qui s’allient pour financer le démarrage d’un projet.
Le crowdinvesting est l’évolution financière du crowdfunding offrant un rendement.
Pour les entreprises, c’est une source alternative de financement intéressante. Pour les particuliers, c’est la promesse d’un bénéfice ou d’une rémunération en intérêts.
Le crowdinvesting, c’est de l’impact investing : il permet d’exercer un impact direct dans des projets, avec des petites sommes et des rendements peu corrélés avec les marchés boursiers.
Cependant, c’est un investissement risqué : il y a un risque de perte totale du capital investi. En cas de faillite du projet/de l’entreprise, les investisseurs seront payés après les autres créanciers.
Plateformes intéressantes et durables
L’auteur a recensé 9 plateformes de crowdinvesting durable. En voici trois :
Plateforme | Investissement minimum | Rendement annuel brut attendu | Type d’investissement |
---|---|---|---|
Solylend | 20 € | 4 à 8 % | sociale et solidaire |
Lendopolis | 20 € | 3 à 10,5 % | énergies renouvelables |
Wiseed | 100 € | 5 à 7 % | énergies renouvelables |
Stratégie n° 8 : Investir dans les arbres
L’investissement dans les arbres est l’un des plus purs impact investment. (…) À mon avis, il ne devrait manquer dans aucun portefeuille durable.
L’impact bénéfique des forêts pour la biodiversité et le climat n’est plus à démontrer.
L’investissement dans le bois à l’avantage d’être peu corrélé aux marchés financiers : le bois est un matériau de base nécessaire, et sa demande est en hausse.
En termes de rendement, le NCREIF Timberland Index a connu une hausse de 7% / an entre 2008 et 2018.
En revanche, il peut parfois s’agir de monocultures, qui sont moins durables.
Il est possible d’investir dans le bois :
- Via des ETF, comme le iShares S&P Timber & Forestry (TER de 0,65%).
- Via des fonds fermés, en participant à des projets de reboisement.
6 modèles de portefeuilles durables
Plus une personne est jeune, plus elle peut prendre un risque élevé. En effet, elles dispose de plus de temps pour compenser les pertes éventuelles par des bénéfices futurs.
Exemple de portefeuille pour une personne de moins de 35 ans / risqué élevé :
Classe d’actifs | Durabilité normale | Durabilité forte |
---|---|---|
Dépôts à terme / Livret d’épargne | 5 % | 5 % |
Obligations / Fonds obligataires (actifs / ETF) | 20 % | 20 % |
Actions / Fonds d’actions (actifs / ETF) | 50 % | 25 % |
Fonds de microfinancement | 10 % | 15 % |
Crowdinvesting | 10 % | 20 % |
Arbres | 5 % | 15 % |
Exemple de portefeuille pour une personne de plus de 55 ans / risqué faible :
Classe d’actifs | Durabilité normale | Durabilité forte |
---|---|---|
Dépôts à terme / Livret d’épargne | 10 % | 10 % |
Obligations / Fonds obligataires (actifs / ETF) | 60 % | 60 % |
Actions / Fonds d’actions (actifs / ETF) | 20 % | 15% |
Fonds de microfinancement | 3 % | 5 % |
Crowdinvesting | 4 % | 5 % |
Arbres | 3 % | 5 % |
Ces exemples peuvent vous aider à répartir vos différentes classes d’actifs en fonction de votre niveau de risque souhaité.
Quelle que soit la répartition que vous mettrez en place, vous devrez la rééquilibrer une fois par an.
Une large diversification est un facteur décisif pour la réussite d’un investissement durable.
Investir éco-éthique n’est pas suffisant
Le système financier mondial actuel est axé vers la recherche de profits : en plus de l’exploitation des hommes et de la nature, il provoque des crises.
Pour faire évoluer cet environnement, nous devons commencer par nous-même, dans la vie quotidienne :
- Comportement : Avec mes semblables, avec la nature, en tant que consommateur.
- Style de vie : Minimaliste ? Maximaliste ?
- Dons : Est-ce que je prends le temps de donner (dons en argent, bénévolat).
Nous pouvons ainsi combiner un mode de vie sain et respectueux des hommes et de la nature avec une utilisation durable de notre argent (consommation, minimalisme, investissement écoéthique).
Il ne suffit pas d’investir de manière écologique et sociale, il faut aussi laisser tous les autres domaines de la vie intacts.
Mon avis sur « Investir éco-éthique »
Christopher Klein ne se contente pas de répéter ce que nous savons déjà des problèmes environnementaux, ni de nous lister deux ou trois actions ou ETF durables pour se donner bonne conscience.
L’auteur nous propose également d’autres idées d’investissements, qui sont tout autant durables.
Son livre permet une vraie réflexion globale sur la question de l’investissement éthique, mais aussi sur la consommation, et notre mode de vie.
Car l’investissement éthique n’est qu’un des leviers dont nous disposons pour aller vers une société qui ne détruiras plus notre environnement, menaçant au passage notre survie et celle de toutes les autres espèces.
L’auteur nous fait ainsi prendre conscience que si la manière dont nous investissons notre argent a un impact réel, c’est également en agissant à différents niveaux en dehors de la sphère de l’investissement que nous pourrons changer quelque chose.
Par ailleurs, Christopher Klein ne parle pas que d’investissement éthique, mais aussi d’investissement en général. Car éthique ou non éthique, un investissement reste un investissement, et des questions se posent en termes de risque, de rendement et de liquidité.
En conséquence, l’auteur s’attache à présenter tous les éléments qui permettent à un débutant de s’initier à l’investissement et d’en comprendre les enjeux, afin de construire un portefeuille solide, durable et orienté à long terme.
À noter un chapitre intéressant en fin de livre pour les futurs entrepreneurs qui souhaitent créer une entreprise durable et éco-éthique.
Points forts :
- Un livre de référence sur les investissements durables.
- Une multitude de stratégies proposées pour investir éco-éthique.
- Des chapitres courts et efficaces, très facile à lire.
Points faibles :
- Les explications autour du PEA sont un peu brouillonnes.
- Traduction un peu rapide (voir non aboutie) de certaines phrases.
Si vous avez lu « Investir éco-éthique », partagez votre avis sur le livre en commentaire !